A la rentrée 2013, la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) du ministère de l’Education nationale a mis en place un panel d’élèves en situation de handicap – 7 074 enfants nés en 2001 et 6 057 nés en 2005 – afin de mener, au cours de l’année scolaire, une enquête auprès de leur famille et connaître leurs conditions de scolarisation. Premier constat de cette étude(1), près de la moitié de ces enfants présentent des troubles intellectuels et cognitifs et un enfant sur cinq, des troubles du psychisme. Huit enfants sur dix sujets à des troubles du langage et de la parole sont scolarisés en classe ordinaire, de même que plus de sept enfants sur dix ayant des troubles visuels, moteurs ou viscéraux (digestifs, cardio-respiratoires, immuno-hématologiques…). Les élèves présentant des troubles intellectuels et cognitifs sont les plus nombreux à fréquenter une classe spécialisée – classe pour l’inclusion sociale (CLIS) ou unité localisée pour l’inclusion scolaire en collège et lycée (ULIS) –, tandis que ceux qui souffrent de troubles du psychisme sont parmi les plus nombreux à être scolarisés en milieu spécialisé. La scolarisation en milieu ordinaire a tendance à diminuer au fur et à mesure de l’avancée dans le cursus : les élèves sont 18 % à fréquenter un milieu spécialisé à l’âge de 8 ans et 25 % à 12 ans.
Plus des trois quarts des parents estiment que l’établissement fréquenté par leur enfant correspond à leur choix, que celui-ci s’y sent bien et qu’il reçoit un enseignement de qualité. Le degré de satisfaction des parents diminue quand l’enfant présente un trouble du psychisme ou, dans une moindre mesure, des troubles intellectuels et cognitifs. Selon l’étude, si les parents sont satisfaits, c’est parce que la très grande majorité des enfants (de 85 à 90 %) se sentent, eux, à l’aise dans leur établissement. Reste qu’un sur huit se sentirait, d’après sa famille, « mal ou très mal à l’aise dans son établissement » – soit trois fois plus que la totalité des écoliers nés la même année. Le mal-être des élèves dépend aussi du trouble qu’ils présentent : 2 % des enfants de 8 ans et 14 % de ceux de 12 ans présentant des troubles du psychisme ou plusieurs troubles associés sont concernés.
Les familles sont en majorité satisfaites de l’enseignement que reçoit leur enfant. La quasi-totalité d’entre elles rencontre un enseignant au moins une fois dans l’année. Malgré cela, plus de la moitié des familles ne connaissent pas bien les aménagements pédagogiques prévus par le plan personnalisé de scolarisation (PPS) de leur enfant. C’est en particulier le cas lorsque ce dernier présente un trouble du psychisme ou des troubles intellectuels et cognitifs. Ces différences de perception de la scolarité peuvent également trouver leur origine dans la situation sociale des familles, pointe l’étude. Les parents d’enfants en situation de handicap appartiennent plus souvent à une catégorie sociale défavorisée, quelle que soit la nature du trouble rencontré. C’est d’autant plus le cas que les familles sont plus souvent monoparentales et que de nombreuses mères (40 %) déclarent avoir réduit leur activité ou arrêté de travailler pour les besoins particuliers de l’enfant.
(1) Note d’information n° 4 – Février 2015 – Disponible sur