Recueil de textes essentiels de Myriam David (1917-2004), introduits par des commentateurs éclairés, et passerelle vers d’autres lectures accessibles sur Internet : cet hommage à la grande dame de la pédopsychiatrie française est aussi riche qu’atypique, puisqu’il allie support papier et supplément numérique. Une façon d’alléger l’ouvrage – fort quand même de 460 pages – sans devoir trop douloureusement l’élaguer. « Notre fil conducteur a été de présenter les différents modes de contributions (recherche, clinique, enseignement) et les différents champs couverts » par Myriam David, pour, au final, faire ressortir l’originalité et l’actualité d’une pensée dont « les apports dans le champ de l’enfance sont trop peu connus et enseignés », explique Marie-Laure Cadard, médecin et anthropologue, maître d’oeuvre de ce maître livre. Myriam David explique avoir découvert en 1950 la gravité des « carences massives auxquelles succombaient des bébés séparés de leur mère et semi-abandonnés dans le “dépôt” de l’assistance publique ». Ce « désastre désolant », précise-t-elle, faisait écho à « l’effroyable expérience de déshumanisation » qu’elle avait vécue à Auschwitz. A partir de là, l’inlassable amie des tout-petits n’a eu de cesse de réfléchir aux meilleurs moyens de prendre soin d’eux et de mettre ses idées en pratique. A cet effet, elle s’est notamment employée à introduire de la psychologie dans la formation des assistantes sociales, qui savaient « bien peu du psychisme des enfants et des adultes et du développement si complexe de la personnalité », témoigne Catherine de Béchillon, superviseure en travail social.
Prendre soin de l’enfance
Myriam David – Textes et commentaires recueillis par Marie-Laure Cadart – Ed. érès – 32 € (+ supplément numérique 8 €)