Mettre le potentiel des nouvelles technologies au service du maintien à domicile, tel est le principe d’Autonom@dom, porté par le conseil général de l’Isère en partenariat avec quelques grands noms de l’industrie(1). En cours d’expérimentation, Autonom@dom consiste à déployer un bouquet de services communiquants chez des personnes en perte d’autonomie ou sortant d’hôpital, puis d’exploiter les données recueillies afin d’éviter les ruptures dans les parcours des usagers.
Concrètement, des solutions techniques couvrant l’intégralité des besoins de suivi d’une personne sont installées au domicile : téléassistance pour la gestion de l’urgence, capteurs de présence pour la prévention, télésuivi médical, communication via la télévision ou un appareil de visiophonie. Ces différents équipements sont interfacés avec une box – semblable à celle des fournisseurs d’accès à Internet – chargée du transfert des données. Trois plateformes d’assistance interconnectées complètent le dispositif : une plateforme de téléalarme pour la réponse aux urgences, une plateforme médico-sociale de gestion des services à la personne et une plateforme sanitaire de traitement des données de santé.
Conçu comme un « guichet unique intégré », Autonom@dom est en mesure de répondre à tous types de demandes, 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, en répartissant les besoins dans le réseau des intervenants médico-sociaux et sanitaires, depuis un portage de repas à domicile jusqu’au service médical d’urgence.
Pour Eric Rumeau, directeur de la santé et de l’autonomie du conseil général de l’Isère, « les nouvelles technologies ne sont pas une finalité, elles ne sont qu’un support ». L’enjeu de leur introduction, explique-t-il, est de s’affranchir des cloisonnements et des clivages entre secteurs du sanitaire et du médico-social. « Avec Autonom@dom, nous passons de la coordination à un système intégré dans lequel chaque partenaire reçoit des informations qui participent à son segment d’activité. » Pour accompagner cette dynamique, un dossier médico-social partagé, susceptible de relayer des alertes, a été développé à destination des professionnels impliqués dans le dispositif.
Le modèle économique est au diapason. Compte tenu de la diversité des champs couverts, le financement du bouquet de services est assuré par le conseil général, la caisse d’assurance retraite et de la santé au travail, les caisses d’assurance vieillesse et l’agence régionale de santé, et pourrait à l’avenir intégrer des fonds dédiés au sanitaire.
Les promoteurs d’Autonom@dom visent un déploiement à l’échelle nationale. Durant le premier semestre 2015, un opérateur sera chargé de diffuser le concept sur d’autres territoires, en agrégeant et en évaluant les modes d’organisation et les systèmes que les acteurs auront éventuellement développés localement. « Un cadre juridique devra également être défini pour ce partenariat entre acteurs privés et publics », précise Eric Rumeau.
Tout au long de la phase d’implantation, un comité national d’orientation stratégique – composé d’une trentaine de parlementaires et de représentants de l’administration – suivra les avancées de l’opérateur, questionnera les montages obtenus sur le terrain et établira des préconisations d’évolution règlementaire.
Une première présentation nationale d’Autonom@dom sera effectuée le 21 mai prochain à l’occasion du salon Santé Autonomie 2015, sous l’égide de la Fédération hospitalière de France.
(1) Comme Ericsson ou STMicroelectronics.