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Transmission des valeurs de la République : Najat Vallaud-Belkacem compte sur les acteurs du secteur social

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Après les attentats des 7, 8 et 9 janvier et les incidents qui ont suivi dans certaines écoles, la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a présenté, le 22 janvier, un plan visant à mobiliser l’école, entendue dans son sens le plus large, afin de transmettre les valeurs de la République(1). Le ministère de l’Education nationale retient, en effet, que « l’école n’est pas la seule responsable, ni la cause de tous les maux qui la touchent. Elle subit des évolutions sociales et sociétales plus larges. Mais c’est en son sein, avec les différentes composantes de la communauté éducative et l’ensemble de ses partenaires (autres services publics, collectivités territoriales, monde associatif, monde économique), qu’un certain nombre de solutions doivent être trouvées ». Ainsi, au-delà des mesures visant à renforcer la formation des enseignants ou celles, plus symboliques, comme la journée de la laïcité ou la « réserve citoyenne » d’appui aux écoles et aux établissements, Najat Vallaud-Belkacem souhaite mobiliser tous les acteurs, notamment ceux du secteur social. La mise en œuvre de l’ensemble de ces mesures représentera un coût estimé à plus 250 millions d’euros sur les trois prochaines années, dont 71 millions d’euros sur 2015, que le ministère de l’Education nationale financera par le redéploiement de crédits gelés.

Associer davantage les parents

Rappelant la nécessité de développer les temps d’échanges avec les parents d’élèves, Najat Vallaud-Belkacem prévoit de créer un comité départemental d’éducation à la santé et à la citoyenneté, compétent pour le premier et le second degrés. Associant l’ensemble de la communauté éducative, les personnels enseignants, non enseignants, notamment les personnels « santé-sociaux » et les fédérations de parents d’élèves, ce comité « permettra de nourrir des projets départementaux ». Des « espaces parents » seront également développés dans chaque école et établissement. Et la généralisation de l’expérimentation « mallette des parents » – annoncée en novembre 2014 dans le cadre du plan de lutte contre le décrochage scolaire(2) –, destinée à améliorer le dialogue entre les parents d’élèves et l’école, sera accélérée.

S’agissant des parents étrangers allophones, les moyens du dispositif « ouvrir l’école aux parents pour la réussite des enfants » seront renforcés. Alors qu’une récente circulaire venait d’en recentrer le bénéfice aux parents étrangers primo-arrivants(3), le dispositif s’adressera finalement aux parents allophones présents depuis plus longtemps en France.

Mobiliser les collectivités locales et les associations d’éducation populaire

Au-delà des parents, les collectivités locales et les associations de l’éducation populaire sont aussi « des acteurs majeurs de la réussite éducative », selon Najat Vallaud-Belkacem, et doivent donc être mobilisées. Ainsi, en accord avec son homologue de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, Patrick Kanner, et l’Association des maires de France, sera introduit dans les projets éducatifs territoriaux – qui visent à mobiliser toutes les ressources d’un territoire afin de garantir la continuité éducative entre les projets des écoles et les activités proposées aux enfants en dehors de l’école – un volet « laïcité et citoyenneté ». Cette mesure sera financée par un fonds d’Etat de 10 millions d’euros à destination des associations de jeunesse et d’éducation populaire. « Ces associations seront davantage mobilisées sur les territoires les plus fragiles grâce à des conventions pluriannuelles d’objectifs redéfinies au regard des enjeux actuels », précise la ministre.

Dans le cadre des contrats de ville, Najat Vallaud-Belkacem prévoit également d’inclure un axe « laïcité et citoyenneté », ainsi que la prévention des ruptures sociales et scolaires, l’accompagnement des parents, l’accompagnement des jeunes vers l’insertion et l’emploi, qui associent les maisons des adolescents et les maisons de la justice et du droit.

Elle encourage, en outre, les collectivités territoriales à créer de nouvelles places d’internat, notamment au niveau du collège, dans le cadre de la politique des internats de la réussite – mode de scolarisation qui favorise la réussite scolaire et l’apprentissage des règles de vie collective pour les élèves dont les familles le souhaitent.

Par ailleurs, les programmes de réussite éducative – qui permettent un suivi des enfants âgés de 2 à 16 ans en difficulté en accord avec les familles et en relation avec les professionnels concernés (enseignants, éducateurs, travailleurs sociaux, psychologues…) – seront développés.

Renforcer l’action en faveur des jeunes les plus « fragiles »

Afin d’assurer un meilleur accompagnement des enfants vivant sous le seuil de pauvreté, en lien avec les services de l’aide sociale à l’enfance, le financement des fonds sociaux sera porté à 45 millions d’euros (+ 20 %) pour apporter des réponses financières immédiates à la situation d’élèves en difficulté.

Pour accompagner les jeunes ayant commis un acte de délinquance et placés sous main de justice, une mobilisation sera engagée à travers :

→ la désignation d’un « référent justice » au sein de chaque établissement, qui fera le lien avec les services du ministère de la Justice chargés du suivi social et éducatif des jeunes placés sous main de justice et toujours scolarisés ;

→ l’intégration du développement des compétences sociales et civiques dans le parcours de formation des mineurs détenus, ainsi que la conduite d’actions spécifiques sous forme de parcours thématiques ou de participation à des concours.

L’offre de formation, la préparation aux examens et des cours d’acquisition des compétences fondamentales en faveur des jeunes détenus seront également développés.

Enfin, un fonds social spécifique « cantine » sera créé pour permettre aux collégiens et lycéens défavorisés de Guyane et de Mayotte de bénéficier d’une restauration scolaire leur permettant de poursuivre leur scolarité dans de bonnes conditions.

Notes

(1) Disponible sur www.education.gouv.fr.

(2) Voir ASH n° 2885 du 28-11-14, p. 14.

(3) Voir ASH n° 2889 du 26-12-14, p. 44.

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