Alors que des centaines de manifestants ont défilé le 17 janvier à Paris pour défendre les droits des femmes à l’occasion des 40 ans de la loi « Veil », à l’appel du Collectif national pour les droits des femmes et de plusieurs autres organisations, le plan dévoilé la veille par la ministre de la Santé pour améliorer l’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) (voir ce numéro, page 9) a été plutôt bien accueilli. Le Planning familial a salué les mesures annoncées, en particulier « le remboursement à 100 % de tous les actes afférents à la bonne réalisation de l’IVG, [qui] représente une nouvelle avancée en favorisant l’accès de toutes à l’avortement, quelle que soit leur situation sociale, économique ou territoriale, mineures ou étrangères ». Il regrette toutefois que le maintien du délai obligatoire de réflexion et de la clause de conscience pour les médecins « grève encore la pleine reconnaissance du droit de choisir pour les femmes ». Quant aux mesures visant à renforcer l’offre, elles « permettront que la loi s’applique enfin dans sa totalité et pour toutes les femmes », poursuit l’organisation, qui juge aussi « primordial » le rôle de l’information. Ces mesures doivent être accompagnées « des moyens à la hauteur des ambitions annoncées pour construire une base nécessaire au travail de déstigmatisation de l’avortement, tant par l’évolution du regard social que par la déculpabilisation des femmes vis-à-vis de cet acte », ajoute-t-elle néanmoins.
Le collectif « Féministes en mouvement » (plus de 40 associations), qui organisait, le 17 janvier à Paris également, un rassemblement pour défendre le droit à l’avortement en Europe, se félicite aussi de « voir certaines des revendications portées par les associations féministes depuis de nombreuses années reprises par Marisol Touraine ». Il déplore toutefois de « ne voir aucune mesure visant à rouvrir les quelque 130 centres d’IVG qui ont fermé depuis 2004 ». Si la pratique des IVG médicamenteuses par les sages-femmes « peut être une solution, elle ne doit pas nous faire oublier que les centres d’IVG doivent avoir leur place dans tous les hôpitaux publics », souligne-t-il, estimant insuffisantes les procédures annoncées pour la prise en charge des IVG entre 10 et 12 semaines de grossesse. Le collectif a lancé une pétition pour demander que le droit à l’avortement soit inscrit dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.