Un an après avoir affiché leur réconciliation(1), l’Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis (Unapei) et la Fédération nationale des associations gestionnaires au service des personnes handicapées et fragiles (Fegapei) ont concrètement avancé dans leur démarche de rapprochement. Depuis septembre, un comité stratégique rassemblant les deux directions se réunit pour échanger sur la mise en œuvre de la feuille de route adoptée par leurs assemblées générales de juin dernier et qui se décline en deux objectifs. Le premier vise à créer « un dispositif de concertation politique commun ». Il s’agit de « construire ensemble un travail de réflexion pour porter une voix commune tout en gardant nos spécificités », explique Muriel Vidalenc, directrice générale de la Fegapei. Les deux organisations vont travailler de concert au suivi de la réforme de la tarification des établissements et services médicosociaux, lancée en décembre dernier par la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) et la direction générale de la cohésion sociale (DGCS)(2). Elles envisagent aussi de réfléchir à des amendements communs aux projets de loi sur la santé, sur l’adaptation de la société au vieillissement ou au texte portant nouvelle organisation territoriale de la République. Par ailleurs, la Fegapei participe à la commission de l’Unapei sur le devenir des établissements et services « au regard d’un courant de désinstitutionalisation », dans la perspective d’une journée organisée en juin prochain par l’Unapei.
Le second objectif est de créer, à l’horizon 2016, une nouvelle entité ouverte à l’ensemble des adhérents de chacune des deux organisations, dans laquelle les actions de formation ainsi que certaines prestations relatives à la gestion des organisations seraient mutualisées. Le chantier le plus avancé concerne la création d’une offre de formation unique aux deux associations. « Nous avons réalisé un état des lieux de l’offre de formation de nos deux organisations et, contrairement à ce que nous pensions au départ, nous constatons que cette offre est complémentaire et non concurrente. La Fegapei s’adressant aux employeurs et gestionnaires et l’Unapei aux publics accompagnés comme aux gestionnaires, nos approches ont intérêt à être mises en commun sur des sujets comme, par exemple, la participation des usagers ou la bientraitance », explique Muriel Vidalenc, qui précise que le contexte de réforme de la formation professionnelle est propice à ce chantier. Les deux organisations travaillent ensemble au contenu de la future offre de formation qui doit être « lisible, compréhensible, attractive pour les deux publics ». Une étude de marché doit maintenant être lancée pour confirmer que la création d’un nouveau centre de formation est en adéquation avec les besoins, tant des structures gestionnaires que des personnes handicapées, de leurs familles et des aidants. Encore à l’étude, le modèle économique et le statut juridique de cette entité seront soumis aux deux conseils d’administration au printemps.
Ce rapprochement s’intègre au projet de mariage qu’envisagent la Fegapei et le Syneas (Syndicat des employeurs associatifs de l’action sociale et médicosociale)(3). D’autres mouvements sont d’ailleurs en cours dans le secteur médicosocial : la FEHAP (Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés non lucratifs) a ainsi annoncé, le 14 janvier lors de ses vœux, qu’elle envisageait de s’ouvrir à de nouvelles organisations en vue de créer une confédération d’associations. L’enjeu est de « se présenter unis face aux pouvoirs publics », a indiqué Antoine Dubout, son président, et d’éviter « le morcellement de nos représentations ». En octobre dernier, la Fédération d’aide à la santé mentale (FASM) Croix-Marine et la Fédération des associations gestionnaires pour l’accompagnement des personnes handicapées psychiques (Agapsy) avaient quant à elles annoncé leur fusion(4).