Les montants journaliers des allocations de solidarité sont revalorisés de 0,9 % au 1er janvier 2015, ce qui correspond à la prévision d’inflation (évolution des prix hors tabac) fixée dans le rapport économique, social et financier annexé à la loi de finances pour 2015. Il en est ainsi de l’allocation de solidarité spécifique (ASS), de l’allocation temporaire d’attente (ATA), de l’allocation transitoire de solidarité (ATS) et de l’allocation équivalent retraite (AER).
De plus, à la fin 2014, une prime exceptionnelle de fin d’année – dite « prime de Noël » – a été versée, en métropole et dans les départements d’outre-mer (hors Mayotte) aux bénéficiaires de l’ASS, de l’ATS et de l’AER ayant droit au service de ces allocations au titre du mois de novembre 2014 ou, à défaut, au titre du mois de décembre 2014. Les bénéficiaires de l’ATA, eux, ne sont pas concernés par cette mesure. La prime s’élève à 152,45 € et à 219,53 € pour les bénéficiaires de l’ASS à taux majoré. A Mayotte, où elle est accordée aux titulaires de l’ASS, cette prime est égale à 38,11 €.
L’allocation de solidarité spécifique est versée aux demandeurs d’emploi qui arrivent au terme de leurs droits à l’allocation d’aide au retour à l’emploi(1), à condition qu’ils soient à la recherche effective d’un emploi, qu’ils justifient de 5 ans d’activité salariée dans les 10 ans précédant la fin de leur contrat de travail et qu’ils ne dépassent pas un plafond de ressources.
Dans le département de Mayotte, l’ASS est entrée en vigueur le 1er juillet 2012 selon des conditions d’application spécifiques(2).
Depuis le 1er janvier 2015, l’intéressé doit avoir, à la date de la demande, des ressources mensuelles (ASS comprise) inférieures à :
→ 1 137,50 € (70 fois le montant journalier de l’allocation) pour une personne seule ;
1 787,50 € (110 fois ce même montant) pour un couple.
Dans le département de Mayotte, ces montants s’établissent respectivement, depuis le 1er juillet 2014, à 563,50 € pour une personne seule et 885,50 € pour un couple.
Le montant des ressources pris en compte est égal au 12e du total des ressources perçues pendant les 12 mois précédant celui de la demande ou du renouvellement de la demande.
L’ASS est versée à taux plein, soit 16,25 € par jour (487,50 € pour un mois de 30 jours), si les ressources mensuelles sont inférieures à :
→ 650 € (40 fois le montant journalier de l’allocation) pour une personne seule ;
→ 1 300 € (80 fois ce même montant) pour un couple.
A Mayotte, le montant journalier de l’allocation s’établit à 8,05 € depuis le 1er juillet 2014.
L’ASS est versée sous forme différentielle si les ressources mensuelles sont comprises :
→ entre 650 € et 1 137,50 € (entre 40 et 70 fois le montant journalier de l’ASS) pour une personne seule ;
→ entre 1 300 € et 1 787,50 € (entre 80 et 110 fois ce même montant) pour un couple.
L’allocation est alors égale à la différence entre le plafond de ressources (1 137,50 € ou 1 787,50 €) et les ressources du demandeur. Si le montant mensuel ainsi obtenu est inférieur à 16,25 €, l’allocation n’est pas versée.
Une majoration peut, dans certains cas, être appliquée au montant journalier de l’ASS. Cette majoration a toutefois été supprimée depuis le 1er janvier 2004. Seules les personnes qui en bénéficiaient au 31 décembre 2003 continuent donc à la percevoir jusqu’à l’expiration de leurs droits.
Le montant journalier de l’ASS est ainsi majoré de 7,07 € pour :
→ les allocataires âgés de 55 ans ou plus justifiant de 20 années d’activité salariée ;
→ les allocataires de 57 ans et demi ou plus justifiant de 10 années d’activité salariée ;
→ les allocataires justifiant d’au moins 160 trimestres validés dans les régimes obligatoires de base d’assurance vieillesse ou de périodes reconnues équivalentes.
Avec la majoration, le montant de l’ASS est porté à 23,32 € par jour (699,60 € pour un mois de 30 jours).
L’allocation temporaire d’attente est accordée, sous conditions, à certaines catégories de ressortissants étrangers (demandeurs d’asile, bénéficiaires de la protection temporaire et de la protection subsidiaire, victimes de la traite des êtres humains et apatrides) et à certaines personnes en attente de réinsertion (salariés expatriés et anciens détenus libérés).
Les personnes demandant à bénéficier de l’ATA ne doivent pas disposer de ressources mensuelles supérieures aux montants du revenu de solidarité active. Soit, pour 2015, 513,88 € par mois pour une personne seule, somme qui est portée à :
770,82 € par mois pour une personne seule + 1 personne à charge ;
924,98 € par mois pour une personne seule + 2 personnes à charge ;
+ 205,55 € par personne à charge supplémentaire.
Les ressources d’un couple ne doivent pas, quant à elles, excéder 770,82 € par mois ou :
924,98 € par mois pour un couple + 1 personne à charge ;
1 079,14 € par mois pour un couple + 2 personnes à charge ;
+ 205,55 € par personne à charge supplémentaire.
Le montant des ressources pris en compte est égal au 12e du total des ressources perçues pendant les 12 mois précédant celui de la demande ou du renouvellement de la demande.
Depuis le 1er janvier 2015, le montant journalier de l’allocation temporaire d’attente est fixé à 11,45 €, soit 343,50 € pour un mois de 30 jours.
L’allocation transitoire de solidarité et l’allocation équivalent retraite sont destinées à assurer un revenu mensuel minimal aux personnes sans emploi qui ont déjà cotisé le nombre de trimestres requis par l’assurance vieillesse pour bénéficier d’une retraite à taux plein, mais qui n’ont pas atteint l’âge minimal de départ en retraite et ne peuvent donc pas encore liquider leur retraite.
Rappelons que l’allocation équivalent retraite est supprimée depuis le 1er janvier 2011. Toutefois, les allocataires qui, à cette date, en bénéficiaient continuent de la percevoir jusqu’à l’expiration de leurs droits. Depuis le 1er juillet 2011, l’AER est remplacée par l’allocation transitoire de solidarité.
Une ATS « première version » a ainsi été mise en place en 2011 pour les demandeurs d’emploi nés entre le 1er janvier 1951 et le 31 décembre 1953 qui ne pouvaient, en raison de l’augmentation de l’âge légal de départ en retraite, bénéficier d’aucune allocation entre la fin de leurs droits à l’assurance chômage et la liquidation de leur retraite à taux plein(3). Toutefois, les conditions d’accès très restrictives à ce dispositif n’ont pas permis de prendre en compte la situation de certains chômeurs, d’où la création d’une ATS « nouvelle version » en mars 2013 qui bénéficie aux demandeurs d’emploi nés entre le 1er janvier 1952 et le 31 décembre 1953(4).
(A noter) En novembre dernier, le président de la République a annoncé une prolongation de l’ATS pour les générations nées en 1954, 1955 et 1956(5).
Même si plus aucune entrée dans le dispositif de l’AER n’est possible depuis le 1er janvier 2011, des plafonds mensuels de ressources sont fixés cette année pour pouvoir calculer le montant mensuel de l’allocation à verser aux personnes qui en bénéficiaient déjà à cette date. Les plafonds retenus pour l’ATS sont identiques à ceux qui sont retenus pour l’AER.
L’ATS et l’AER de remplacement sont versées, en remplacement de l’allocation de solidarité spécifique ou du revenu de solidarité active, aux demandeurs d’emploi qui ont épuisé leurs droits à l’assurance chômage.
Pour bénéficier de l’allocation, le demandeur doit justifier, à la date de sa demande, de ressources mensuelles (allocation comprise) inférieures à :
→ 1 684,32 € (48 fois le montant journalier de l’allocation) pour une personne seule ;
→ 2 421,21 € (69 fois le montant journalier de l’allocation) pour un couple.
Le montant pris en compte est le 12e du total des ressources perçues pendant les 12 mois qui précèdent la demande de l’intéressé.
Toutefois, le montant de l’ATS et de l’AER étant un montant journalier, il est tenu compte par Pôle emploi, pour leur attribution, d’un plafond de ressources journalier égal à :
→ 1 684,32 € × 12 ÷ 365 = 55,37 € pour une personne seule ;
2 421,21 € × 12 ÷ 365 = 79,60 € pour un couple.
L’ATS et l’AER de complément sont versées aux demandeurs d’emploi en complément de leur allocation d’aide au retour à l’emploi lorsque celle-ci est inférieure au montant de l’ASS ou de l’AER.
Le plafond de ressources mensuelles (allocation comprise) est fixé à :
→ 1 052,70 € pour une personne seule ;
→ 2 421,21 € pour un couple, les ressources personnelles du demandeur ne devant toutefois pas dépasser 1 052,70 €.
Au 1er janvier 2015, le montant journalier de l’AER et de l’ATS est fixé à 35,09 €. Le montant mensuel est calculé en multipliant le montant journalier par le nombre de jours calendaires du mois considéré, soit 1 052,70 € pour un mois de 30 jours.
L’ATS et l’AER de remplacement sont versées à taux plein, soit 35,09 € par jour, si les ressources journalières (hors ATS/AER) ne dépassent pas :
→ 20,28 € (55,37 35,09) pour une personne seule ;
44,51 € (79,60 35,09) pour un couple.
Une allocation différentielle est versée à la personne dont les ressources journalières (hors AER/ATS) sont comprises entre :
→ 20,28 € et 55,37 € pour une personne seule ;
→ 44,51 € et 79,60 € pour un couple.
Pour une personne seule, l’allocation est égale à la différence entre 55,37 € et ses ressources journalières. Pour un couple, le montant de l’allocation différentielle varie selon que les ressources globales incluent ou non des revenus d’activité, des allocations de chômage ou des rémunérations de stage du conjoint(6) :
→ en l’absence de tels revenus du conjoint, le montant de l’allocation versée est égal à la différence entre 79,60 € et les ressources journalières globales du couple ;
→ si les revenus journaliers d’activité ou de stage ou les allocations de chômage du conjoint sont inférieurs à 44,51 €, l’allocation est égale à la différence entre 79,60 € et les ressources journalières globales du ménage, y compris les revenus d’activité, de stage et les allocations de chômage du conjoint ;
→ si les revenus d’activité ou de stage ou les allocations de chômage du conjoint sont supérieurs à 44,51 €, l’allocation est égale à 35,09 € moins les ressources globales du ménage, à l’exception des revenus d’activité, de stage et des allocations de chômage du conjoint.
Le montant de l’allocation transitoire de solidarité et de l’allocation équivalent retraite de complément est égal à la différence entre le montant journalier de l’allocation à taux plein – soit 35,09 € – et le montant journalier des ressources de l’intéressé ou du couple, diminué, le cas échéant, des revenus d’activité, des allocations de chômage ou de solidarité, des rémunérations de stage, ou encore de la pension de retraite ou de la préretraite du conjoint(7).
Pour l’allocation de solidarité spécifique
La perception d’une rémunération tirée de l’exercice d’une activité professionnelle est compatible avec le maintien de l’allocation pendant une durée maximale de 12 mois, continus ou non, dans la limite des droits à l’allocation restants. Les règles de cumul diffèrent selon la durée de travail de l’activité reprise.
Cas général
→ Reprise d’une activité salariée d’au moins 78 heures par mois ou d’une activité non salariée
Pour les bénéficiaires de l’allocation de solidarité spécifique qui reprennent une activité professionnelle salariée au moins égale à 78 heures par mois ou une activité non salariée, les règles d’intéressement sont les suivantes :
• au cours des 3 premiers mois, le cumul des revenus d’activité et de l’ASS est intégral ;
• du 4e au 12e mois, le montant de l’ASS est minoré des revenus d’activité perçus par l’intéressé. Mais celui-ci perçoit mensuellement une prime forfaitaire de 150 € (37,50 € à Mayotte).
Les personnes qui n’ont pas atteint 750 heures d’activité au terme des 12 mois bénéficient d’une prolongation de ce dispositif jusqu’à ce qu’elles atteignent ce plafond. Par ailleurs, la durée de 12 mois et la limite de 750 heures sont renouvelées quand le bénéficiaire interrompt son activité professionnelle pendant une durée minimale de 6 mois.
→ Reprise d’une activité salariée de moins de 78 heures par mois
En cas de reprise d’une activité professionnelle salariée d’une durée inférieure à 78 heures par mois, le cumul se calcule ainsi :
• au cours des 6 premiers mois, le cumul est intégral si la rémunération brute perçue dans le mois n’excède pas un 1/2 SMIC mensuel (soit 812,04 € depuis le 1er janvier 2015)(8). La partie de rémunération supérieure à la moitié du SMIC mensuel donne lieu au calcul d’un nombre de jours non indemnisables, égal à 40 % du quotient de la partie de la rémunération brute qui excède la moitié du SMIC mensuel par le montant journalier de l’allocation versé (montant à taux normal, différentiel ou majoré). Ce nombre est arrondi au nombre entier inférieur ;
• au cours des 6 mois suivants, le nombre des allocations journalières est réduit d’un nombre égal à 40 % du quotient de la rémunération brute perçue par le montant journalier de l’ASS. Ce nombre est également arrondi au nombre entier inférieur.
Les personnes qui n’ont pas atteint 750 heures d’activité au terme des 12 mois continuent à bénéficier du dispositif de cumul jusqu’à ce qu’elles atteignent cette limite. Par ailleurs, la durée de 12 mois et la limite de 750 heures sont renouvelées quand le bénéficiaire interrompt son activité professionnelle pendant une durée minimale de 6 mois.
Exemple : un bénéficiaire de l’ASS (16,25 €) reprend, au bout de 3 mois d’indemnisation, une activité à temps partiel rémunérée 948 € par mois.
Pendant les 6 premiers mois, le cumul n’est pas intégral et le nombre de jours non indemnisables par mois est égal
à 3 [(948 € – 812,04 €) ÷ 16,25 × 0,4].
L’intéressé perçoit donc, pour un mois de 30 jours, une allocation de 438,75 € (soit 16,25 × 27 jours), à laquelle s’ajoute sa rémunération nette.
Pendant les 6 mois suivants, le nombre de jours non indemnisables par mois est de 23 (948 € ÷ 16,25 × 0,4). Le bénéficiaire cumule alors, pour un mois de 30 jours, une allocation de 113,75 € (soit 16,25 × 7 jours) avec sa rémunération nette.
Cas particuliers
→ Contrat d’insertion par l’activité
Les bénéficiaires d’un contrat d’insertion par l’activité (CIA) – dispositif spécifique aux départements d’outre-mer – peuvent cumuler le montant de la rémunération perçue au titre de ce dispositif avec l’ASS pendant toute la durée du contrat de travail. Le nombre de leurs allocations journalières est alors réduit d’un nombre égal à 60 % du quotient de la rémunération brute perçue par le montant journalier de l’allocation. Si, au cours d’un mois donné, le titulaire d’un CIA exerce une activité professionnelle complémentaire, le revenu procuré par cette dernière est pris en compte pour déterminer le nombre de jours non indemnisables au cours du mois. Ainsi, le nombre des allocations journalières est réduit à proportion de 60 % du quotient de la rémunération brute totale par le montant journalier de l’allocation.
→ Création ou reprise d’entreprise
Les personnes admises au bénéfice de l’allocation de solidarité spécifique qui créent ou reprennent une entreprise reçoivent une aide financière (« ACCRE-ASS »), versée mensuellement pendant 12 mois à compter de la création ou de la reprise de l’entreprise, d’un montant égal à celui de l’ASS à taux plein, soit 487,50 € pour un mois de 30 jours depuis le 1er janvier.
Pour l’allocation temporaire d’attente
Dans le cas général, les règles à appliquer sont identiques à celles qui sont prévues pour le cumul de l’ASS et des revenus tirés d’une activité professionnelle de moins de 78 heures par mois (voir ci-dessus).
Lorsque l’activité est reprise en contrat d’insertion par l’activité, les règles à appliquer sont identiques à celles qui sont prévues pour le cumul de l’ASS et des revenus tirés d’un tel contrat (voir ci-dessus).
Les bénéficiaires de l’ATS et de l’AER de remplacement peuvent cumuler le montant de la rémunération résultant de l’exercice d’une activité professionnelle avec leur allocation, sans aucune limitation de durée. Tout au long de la période d’activité professionnelle, le nombre d’allocations journalières est réduit d’un nombre égal à 60 % du quotient de la rémunération brute perçue par le montant journalier de l’allocation.
Exemple : un demandeur d’emploi bénéficiaire de l’ATS ou de l’AER (35,09 € par jour) reprend une activité professionnelle à temps partiel rémunérée 514,95 € brut par mois.
Le nombre de jours non indemnisables par mois est égal à 9 (514,95 € ÷ 35,09 € 0,6). L’allocataire perçoit donc, pour un mois de 30 jours, une allocation de 736,89 € (35,09 € 21 jours).
Dans le cadre de l’ATS ou de l’AER de complément, l’intéressé est aussi bénéficiaire de l’allocation d’aide au retour à l’emploi versée par l’assurance chômage. Ce sont donc les règles de droit commun de cumul d’une allocation de chômage avec les revenus tirés d’une activité professionnelle réduite ou occasionnelle qui s’appliquent(9).
(1) Ou à la rémunération de fin de formation.
(6) Sont assimilés au conjoint le concubin et le partenaire lié par un pacte civil de solidarité.
(7) Sont assimilés au conjoint le concubin et le partenaire lié par un pacte civil de solidarité.
(8) Le ratio à retenir est la moitié du SMIC mensuel base 169 heures, quelle que soit la taille de l’entreprise.