Recevoir la newsletter

Le taux de suicide des hommes actifs augmente en même temps que le chômage, selon l’InVS

Article réservé aux abonnés

Dans une étude publiée par son Bulletin épidémiologique hebdomadaire(BEH), l’Institut de veille sanitaire (InVS) met en évidence une « augmentation moyenne de 1,5 % du taux de suicide », hommes et femmes confondus, corrélée à « une augmentation de 10 % du taux de chômage »(1). Les hommes de 25 à 49 ans constituent « la population la plus sensible » à ces variations, selon l’organisme, qui recommande donc de « cibler la prévention sur les hommes de cette classe d’âge ».

Partant du constat que « l’augmentation du taux de chômage qui a accompagné la crise économique de 2008 est associée en France à une augmentation du taux de suicide », l’InVS s’est attaché à analyser cette relation, par sexe et par âge, en France métropolitaine entre 2000 et 2010, en exploitant les statistiques de la base de données de mortalité du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (CépiDc-Inserm).

« La France, comme la plupart des pays du monde, a connu à partir de 2008 un ralentissement de l’activité économique, avec une forte hausse du taux de chômage », rappelle l’Institut dans ce numéro du BEH. Il souligne que « les médias relaient régulièrement des suicides consécutifs à une perte d’emploi, mais aussi des suicides liés à la crainte de la perte d’emploi ou à des évolutions dans les conditions d’emploi », problématique à laquelle les pouvoirs publics ont notamment répondu avec la mise en place, en 2013, de l’Observatoire national du suicide. « Le contexte plus global de crise économique, caractérisé entre autres par une morosité et des perspectives à la baisse du marché du travail, peut aussi être à l’origine de craintes de perte d’emploi et donc de crises psychiques à l’origine de suicides », reconnaît certes l’InVS. Mais son analyse confirme cependant que, « entre 2000 et 2010 en France, le taux de chômage est significativement et positivement associé au taux de suicide ». En retenant l’hypothèse que l’un entraîne l’autre, « le nombre de suicides attribuable en France à la hausse du chômage entre 2008 et 2010 est estimé à 584 comparativement au nombre de suicides attendu si le taux de chômage était resté stable depuis la fin 2007 ».

Attention toutefois à ne pas tirer de conclusions hâtives, nuance l’InVS, car « aucun lien à l’échelle individuelle ne peut être déduit à partir de ces résultats : ils doivent s’interpréter à l’échelle de la population », et cette étude ne permet en aucun cas « de déterminer si les personnes au chômage se suicident davantage que les personnes en activité ».

Pour affiner ces conclusions, l’organisme juge enfin nécessaire de croiser les chiffres nationaux « pour étudier précisément la mortalité par suicide, notamment en étudiant l’impact du passage au statut de chômeur ou en déterminant plus précisément le rôle des facteurs psychiatriques et sociodémographiques », et de constituer, à cet effet, des bases de données assez volumineuses pour améliorer la connaissance dans ce domaine.

Notes

(1) « Association entre taux de chômage et suicide, par sexe et classe d’âge, en France métropolitaine, 2000-2010 », in Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) n° 1-2 - Janvier 2015 - Disp. sur www.invs.sante.fr.

Côté terrain

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur