Plus de un million de chômeurs sont durablement éloignés de l’emploi

C’est une explosion du chômage de longue durée que met en évidence Pôle emploi dans une étude(1) qui fait état de plus de un million de demandeurs d’emploi durablement éloignés du monde du travail à la fin 2013, ou plus exactement de 1,026 million de personnes inscrites au chômage depuis un an ou plus sans avoir travaillé, alors qu’ils étaient 461 000 à la fin décembre 2007. « Cette forte progression résulte en grande partie de la crise de 2008, mais s’explique également par la suppression progressive de la mesure de dispense de recherche d’emploi », rendant plus visible le chômage des plus de 54 ans.

« C’est dans ce contexte difficile » que Pôle emploi a mis en place sa nouvelle offre de service visant à « systématiser l’accompagnement différencié et personnalisé des demandeurs d’emploi » qui présentent « un besoin d’être fortement accompagnés par leur conseiller référent dans leur trajectoire de retour à l’emploi, notamment à travers des contacts dont le rythme et le contenu répondent aux besoins du demandeur ». Un « accompagnement intensif » qui ne concerne actuellement que 230 000 personnes et qui, selon la convention tripartite Etat-Unedic-Pôle emploi pour 2015-2018 récemment signée, ne devrait bénéficier qu’à 460 000 chômeurs d’ici à 2017(2).

Pour mieux rendre compte de « la diversité des parcours au chômage et [du] rôle important joué par les activités réduites », l’étude a été élargie aux personnes non inscrites en continu « mais qui pour autant cumulent au moins 12 mois d’inscription au cours des 24 derniers mois », précise Pôle emploi, ce qui porte à près de trois millions le nombre des chômeurs de longue durée.

Si aucune catégorie de demandeurs d’emploi n’est épargnée, les situations sont très diverses. Les auteurs se sont attachés à « mieux identifier les demandeurs d’emploi les plus exposés au risque d’éloignement voire d’exclusion du marché du travail », en distinguant quatre catégories : les demandeurs d’emploi « travaillant souvent » (un million), ceux « travaillant occasionnellement » (400 000), ceux « éloignés de l’emploi » (465 000) et ceux« très éloignés de l’emploi » (un million). « Les deux extrêmes évoluent sensiblement », selon l’étude, qui rapporte une baisse de six points entre 2007 et 2013 de la part des chômeurs « travaillant souvent » (35 % des inscrits au moins 12 mois au cours des 24 derniers mois en 2013) et une progression de 7 points des demandeurs d’emploi « très éloignés de l’emploi » (36 % en 2013).