Dans tous les secteurs de l’activité humaine, la progression de la mixité est une avancée vers l’idéal d’égalité entre les femmes et les hommes. Mais il est des avancées aux apparences parfois trompeuses, notamment dans les métiers du travail social et du soin infirmier. dans ces professions ultraféminisées, la simple augmentation numérique des hommes ne suffit pas à améliorer l’égalité entre les sexes. « Il semble au contraire que lorsque la mixité se construit dans l’activité, elle va de pair avec des mécanismes qui recomposent une division du travail, des responsabilités, des tâches, des hiérarchies », soulignent Marie Anderfuhren et Sophie rodari, enseignantes à la Haute Ecole de travail social de Genève (Suisse), coordinatrices de ce pertinent ouvrage collectif. Séverine rey, Christine Pirinoli et Mélanie Battistini, respectivement professeures et collaboratrice scientifique à la Haute Ecole de santé Vaud (Suisse), montrent ainsi comment, chez les infirmiers, le choix de certaines spécialisations permet aux hommes de se distancier de la connotation féminine des soins et d’avoir des carrières ascendantes. de la même façon, dans le travail social, les hommes passent plus vite que les femmes dans les fonctions d’encadrement. « Faire de la mixité un espace égalitaire reste un combat de chaque jour contre les préjugés, les habitudes bien ancrées, contre les privilèges acquis de quelques-uns », souligne la sociologue Sabine Fortino, qui invite à considérer la mixité comme un début, pas comme un aboutissement, et à toujours en questionner le contenu.
Sans garantie de mixité. Les sinueux chemins de l’égalité entre les sexes dans le travail social et la santé
Sous la direction de Marie Anderfuhren et Sophie Rodari – IES éditions – 22 €