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Sida : « Une alliance pour répondre à tous les besoins du parcours de soins »

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Six associations(1), majoritairement issues de la lutte contre le VIH-sida, ont acté, le 11 décembre, leur regroupement au sein d’une structure interassociative dénommée l’Alliance. Didier Arthaud, président de Basiliade, explique comment ce collectif va permettre de pérenniser et de renforcer leurs actions respectives.
Pourquoi avoir créé l’Alliance ?

Il y a deux ans, avec cinq autres associations aux convictions communes et avec lesquelles Basiliade a l’habitude de collaborer, nous avons fait le constat que nous étions chacune précieuse sur le terrain mais trop fragile pour faire face aux restrictions budgétaires, aussi bien publiques que privées, en cours et à venir. La plupart d’entre nous étions « condamnées », à court ou moyen terme, soit à disparaître, soit à être absorbées par les grands acteurs du monde du médico-social. Nous avons choisi de construire une alternative avec ce groupement qui respecte l’identité de chaque association membre. A six, nous représentons 530 salariés (contre 20 pour Basiliade seul), un budget annuel de 21 millions d’euros et une présence à la fois en Ile-de-France, en Rhône-Alpes et en PACA. Nous comptons mutualiser progressivement nos comptabilités et nos systèmes d’information (téléphonie, photocopieurs) pour faire des économies d’échelle. Mais l’intérêt est surtout l’amélioration du service pour l’usager. L’idée est que, demain, une personne qui arrive par l’une ou l’autre des associations suive un parcours de santé le plus fluide possible. Par exemple, une personne transsexuelle qui rentrerait par la porte de l’Acceptess-T et qui aurait besoin d’un appartement de coordination thérapeutique, pourra être prise en charge par la fondation Maison des champs sans avoir le sentiment de changer d’interlocuteur à chaque étape. Nous pourrons ainsi améliorer la prise en charge globale, un des piliers de notre action et de notre conception de la santé au sens large – accès au droit, aux soins, au logement, au travail.

Les salariés et les bénévoles vont-ils pâtir de ce rapprochement ?

Au contraire, chaque association reste indépendante et « souveraine » en termes de ressources humaines et d’emploi. Il n’y aura donc pas de licenciements et les professionnels auront davantage de possibilités d’évolution au sein de l’Alliance qu’en travaillant dans une petite structure. De même, ils pourront se professionnaliser grâce à des formations transversales. Quant aux directeurs d’associations, qui sont souvent assez seuls, ils pourront échanger avec des confrères au comité de direction. Enfin, l’Alliance engendre une évolution dans la répartition des missions : je pense à une des associations qui a décidé d’externaliser sa comptabilité auprès d’un autre membre au travers d’une convention.

Comment l’Alliance est-elle structurée ?

Nous avons signé une première convention entre septembre 2013 et juin 2014 afin de mettre progressivement au point ce changement. Au départ, nous pensions nous structurer en groupement de coopération sociale ou médico-sociale, avant de nous rendre compte que ce n’était pas la priorité. Nous avons donc créé une alliance, très structurée au niveau des statuts et du règlement intérieur mais sans formalisation juridique. C’est assez pragmatique, mais culturellement cela représente une révolution. Ce rapprochement était fortement encouragé par nos interlocuteurs – agences régionales de santé, direction générale de la santé, collectivités locales. Nous qui portons une voix de terrain n’avions pas la possibilité de nous faire entendre individuellement au niveau national. Ensemble nous avons plus de poids. Autre intérêt de l’Alliance : quand une ARS lancera un appel à projet, nous pourrons proposer un projet global cohérent.

D’autres associations vont-elles vous rejoindre ?

C’est le but, d’autant que nous souhaitons ouvrir le panel pour répondre à tous les besoins du parcours de soins des usagers. Certaines d’entre elles devraient nous rejoindre en 2015. D’autres associations n’ont pas voulu intégrer l’Alliance parce qu’elles avaient d’autres projets de rapprochement ou parce que leurs difficultés en termes de finances ou de gouvernance étaient si importantes qu’elles n’étaient pas en capacité de s’engager dans un tel projet. Nous avons observé que les associations les plus difficiles à convaincre étaient parfois les plus fragiles – ce qui est dommage car l’objectif de L’Alliance est justement de se consolider.

Note

(1) Acceptess-T, Actions traitements, Altaïr, Basiliade, la fondation Maison des champs et Sol en Si (Solidarité enfants sida).

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