tirera-t-elle les enseignements des échecs passés ?
Tandis que le gouvernement a promis ce nouveau dispositif – devant remplacer le RSA « activité » et la prime pour l’emploi (PPE) – pour le 1er janvier 2016, les chercheurs Anne Eydoux et Bernard Gomel reviennent, dans la lettre mensuelle du Centre d’études de l’emploi, sur quelques présupposés.
Le projet de conserver cette nouvelle prestation dans le droit social – comme le RSA – et non dans le droit fiscal – comme la PPE, dont l’attribution est automatique – n’est pas neutre, puisque « le non-recours massif au RSA “activité” est plutôt un non-accès, qui s’explique davantage par son inscription dans une logique de minimum social que par la concurrence de la PPE », estiment les auteurs, qui interrogent donc la philosophie du dispositif plus que ses contours. Que le RSA « activité » n’ait pas rencontré son public cible suggère aussi « qu’un minimum social n’est pas un instrument adéquat pour lutter contre la pauvreté laborieuse, celle-ci étant d’abord alimentée par la précarité des emplois », ajoutent-ils. Et de réaffirmer que l’insertion relève de la « responsabilité publique » et ne dépend « ni de la bonne volonté des allocataires, ni de celle des acteurs locaux qui disposent de moyens limités pour les insérer ».
« La solidarité active en question » – Connaissance de l’emploi n° 115 – Disponible sur