« Plus de 30 ans après la mise en place des zones d’éducation prioritaire, la nouvelle carte de l’éducation prioritaire, issue d’un long processus d’évaluation et de concertation mené tout au long de 2013 et 2014, est adoptée et sera ainsi applicable à la rentrée 2015 », a rappelé Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale, lors de la présentation de la nouvelle carte le 17 décembre. L’objectif de cette réforme est, pour mémoire, de réduire de moitié les écarts de réussite scolaire entre les élèves éducation prioritaire et les autres. Cette carte comprendra 1 089 réseaux d’éducation prioritaire (REP), soit 350 réseaux d’éducation prioritaire renforcés (REP +) où les élèves concentrent les plus grandes difficultés sociales et scolaires et 739 REP dont les élèves connaissent de grandes difficultés. De nouveaux établissements entreront dans ces réseaux, mais d’autres en sortiront(1). Ces derniers « continueront à bénéficier de toute l’attention du ministère, à travers une clause de sauvegarde », et ce durant trois ans, ont assuré les services de Najat Vallaud-Belkacem. Leurs moyens « seront proportionnés à leur profil sociologique et à la réalité de leurs difficultés ».
Désormais, pour déterminer quels collèges et écoles feront partie des REP, « un indice social transparent et convergent avec la carte de la politique de la ville » est mis en place. Il repose sur quatre critères :
→ la part d’élèves dont les parents appartiennent aux catégories socioprofessionnelles défavorisées ;
→ la part d’élèves boursiers ;
→ la part d’élèves résidant en quartiers prioritaires de la ville ;
→ la part d’élèves arrivant en classe de 6e avec au moins un an de retard.
Tous les quatre ans, la situation sociale dans ces réseaux sera à nouveau évaluée et deux indicateurs permettront d’apprécier l’efficacité de la politique de l’éducation prioritaire :
→ l’écart de maîtrise des compétences du socle commun de connaissances et de compétences entre élèves en éducation prioritaire et hors éducation prioritaire à la fin de l’école ;
→ un indicateur de parcours, réalisé grâce à un suivi de cohorte des entrants en 6e des REP + en 2015.
Auparavant, les moyens étaient attribués aux académies en ne distinguant « que quatre types de profils académiques (académies rurales, urbaines, contrastées ou ultramarines) », expliquent les services de Najat Vallaud-Belkacem, qui assurent que le nouveau modèle sera « plus fin et objectif », avec 15 profils qui croisent critères sociaux et territoriaux. Les moyens seront alloués entre les académies en fonction du nombre d’élèves, du revenu des familles et des caractéristiques des territoires.
(1) La nouvelle carte détaillée est disponible sur