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Les quartiers prioritaires concernés par le nouveau programme de renouvellement urbain sont connus

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C’est à l’occasion d’un déplacement dans le Pas-de-Calais, le 16 décembre, que le président de la République a lancé officiellement le nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU)(1), qui concentrera des financements exceptionnels sur les quartiers prioritaires de la politique de la ville(2) présentant les dysfonctionnements urbains les plus graves.

Financé à hauteur de 5 milliards d’euros grâce au concours d’Action logement (ex-1 % logement) et porté par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), ce programme – qui constitue le dernier étage de la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février dernier(3) – doit permettre de vastes travaux dans toute la France pendant dix ans.

L’ANRU interviendra prioritairement dans 200 quartiers dits « d’intérêt national » – 178 en métropole, 22 en outre-mer –, au bénéfice d’environ 2 millions d’habitants. Son conseil d’administration en a adopté la liste la veille du déplacement de François Hollande. Il s’agit des 200 quartiers « où la pauvreté est la plus forte, et où les habitants ont aujourd’hui le plus de mal à se loger correctement, à accéder aux services publics ou à des transports de qualité et fiables », explique-t-on au ministère de la Ville. Plus de la moitié sont concentrés dans les quatre régions les plus peuplées de l’Hexagone : 58 en Ile-de-France, 17 dans le Nord-Pas-de-Calais, 16 en Provence-Alpes-Côte d’Azur et 15 en Rhône-Alpes. On notera également que plus de 50 % des quartiers bénéficiaient déjà, en tout ou partie, du premier programme national de rénovation urbaine. Autre élément à souligner : cette nouvelle génération de quartiers ultraprioritaires est plus hétérogène que la précédente, avec de l’habitat social dit « horizontal » (dans les cités minières par exemple), des centres historiques de villes moyennes dégradés ou bien encore des bidonvilles ultramarins.

En complément de ces 200 quartiers d’intérêt national, 200 sites dits d’« intérêt régional » pourront également bénéficier de financements. A charge pour les préfets de région de les repérer dans le cadre d’une réflexion avec les collectivités(4). Cette appréciation locale est toutefois d’ores et déjà partiellement orientée puisque, parmi ces 200 sites, 55 quartiers – dits « signalés » – présentant « des enjeux importants » ont été identifiés par l’ANRU.

Ainsi, dans le détail, sur les 5 milliards d’euros du programme :

→ 4 milliards d’euros seront dédiés aux 200 quartiers d’intérêt national ;

→ 850 millions d’euros seront dédiés aux 200 quartiers d’intérêt régional, dont les 55 quartiers signalés ;

→ 150 millions d’euros seront affectés à des études préalables à l’engagement des projets.

Compte tenu du temps nécessaire à l’élaboration des projets, les premières grues ne devraient pas être installées avant 2017. L’objectif est de générer, par ricochet, 20 milliards d’euros d’investissement (venant des bailleurs sociaux et des collectivités locales principalement) et 300 000 emplois au total dans l’économie (dont 240 000 dans la filière du bâtiment et des travaux publics). L’idée est également de tirer les leçons du premier plan en ne se concentrant pas sur le seul urbanisme, mais en privilégiant une « approche transversale ». Les contrats de ville articuleront ainsi ce nouveau programme aux deux autres dimensions de la nouvelle politique de la ville que sont la cohésion sociale et le développement économique.

Lors de la présentation du programme, François Hollande a insisté sur une des nouveautés liée au NPNRU : la participation des habitants des quartiers concernés à toutes les phases de réalisation du projet de rénovation urbaine. Des « maisons du projet » seront ainsi progressivement installées dans chacun des 200 quartiers d’intérêt national. Selon le ministère de la Ville, ils « permettront à tous les habitants de construire avec les professionnels et les élus une ville au plus près de leurs attentes ».

L’évaluation du programme sera organisée autour d’une nouvelle instance, l’« Observatoire national de la politique de la ville », qui regroupera les missions et les moyens de l’Observatoire national des zones urbaines sensibles et du comité d’évaluation et de suivi de l’ANRU.

Notes

(1) Ce NPNRU fait suite au programme national de rénovation urbaine lancé en 2003 par Jean-Louis Borloo et qui n’est pas achevé. Les deux programmes vont ainsi « se croiser » pendant un temps.

(2) En vertu de la nouvelle géographie de la politique de la ville, fondée sur le seul critère du revenu, on compte désormais 1 300 quartiers prioritaires en métropole (voir ASH n° 2865 du 20-06-14, p. 5) et 200 en outre-mer.

(3) Voir ASH n° 2848 du 21-02-14, p. 30 et n° 2858 du 2-05-14, p. 6.

(4) Ils émergeront plus précisément des négociations des contrats de plan Etat-régions.

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