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Vendetta de femmes

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« Que ce soit les violences conjugales, la prostitution, les mariages forcés, l’excision, le harcèlement moral et sexuel, le viol, la discrimination sexuelle au travail, les publicités sexistes, la pornographie, les crimes d’honneur, la maltraitance psychologique… Mon intention à travers ce film est la prise de conscience de la violence à l’encontre des femmes, et pas seulement en termes physiques et psychologiques mais sous toutes ces formes, parce que la maltraitance peut être vécue de mille façons, et parce qu’il y a lieu de revoir plus généralement la place des femmes dans notre société », martèle Jean-Pierre Delépine. Son long métrage Que justice soit nôtre raconte ainsi l’histoire de femmes en souffrance. Celle d’Aline, d’abord, dont la mère a créé une association d’aide aux femmes battues, avant de mourir tragiquement sous les coups du mari d’une des personnes accompagnées. A 22 ans, elle tente de maintenir à flot l’association en quête de subventions. Puis celle de sa sœur Julie, qui rencontre un bellâtre sur un site de rencontre, lequel se révèle infidèle et violent. Celle de Zaïna, ensuite, qui vient d’être sauvée d’un mariage forcé et se cache chez les deux sœurs. Si sa famille la retrouve, elle risque de « se faire jeter de l’acide au visage ». Enfin, celle de Sophie, qui gagne sa vie comme « escort » depuis plusieurs années. Toutes ces femmes victimes des hommes ont décidé de se venger à leur façon, en montant une arnaque. Une vendetta qui tournera au drame.

Que justice soit nôtre souffre de quelques caricatures – tous les hommes seraient des cogneurs ou des violeurs en puissance, « 90 % des mecs sont des salauds », affirme même l’une des héroïnes – et l’accumulation des déboires des personnages peut agacer. Mais le message « coup de gueule » que veut véhiculer Jean-Pierre Delépine passe : le problème de la reconnaissance du statut de victime, les difficultés que rencontrent les associations, le nombre persistant des femmes qui succombent aux coups de leur mari… Il a confié aux ASH qu’il faisait des films « pour défendre une cause et faire réagir les gens, pas pour faire de jolies images ». Jean-Pierre Delépine n’est pas réalisateur professionnel –? il travaille dans le secteur privé et monte ses films pendant son temps libre, sans subvention. Après avoir traité des violences au travail(1) et de celles qui sont faites aux femmes, il s’attelle à présent à un projet sur les violences faites aux enfants.

Que justice soit nôtre

Jean-Pierre Delépine – 1 h 31 – En salles et sur www.c-cine.net – Film disp. en 2015 pour des ciné-débats (contact : quejusticesoitnotre@gmail.com)

Notes

(1) En 2012, Jean-Pierre Delépine a réalisé Article 23 sur la souffrance au travail.

Culture

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