Le nombre de personnes de 18 à 75 ans qui se déclarent victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint est estimé à près de 550 000 sur la période 2012-2013. Un nombre relativement stable depuis 2006-2007. C’est un des nombreux enseignements du rapport annuel de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), rendu public le 9 décembre(1). Au-delà des chiffres relatifs aux crimes et délits constatés par les services de police et les unités de gendarmerie en 2013, ce document intègre en effet les résultats de l’enquête nationale « cadre de vie et sécurité » 2014 – dite enquête « de victimation » (la huitième du genre) – menée en début d’année avec l’INSEE sur un échantillon d’un peu plus de 15 000 personnes âgées de 14 ans et plus, questionnées sur les atteintes personnelles subies en 2013(2).
Près de 550 000 personnes victimes de violences conjugales, cela représente un peu moins de 1,3 % de l’ensemble de la population. Et ce taux a peu varié ces dernières années, relève l’observatoire : en effet, « depuis 2006-2007, la proportion de personnes de 18 à 75 ans s’étant déclarées victimes de violences physiques ou sexuelles par conjoint ou ex-conjoint a été mesurée au plus à 1,4 %, en 2008-2009, et au minimum, à environ 1,2 % notamment de 2009-2010 à 2011-2012 ». Parmi ces quelque 550 000 « victimes déclarées » de la période 2012-2013, l’ONDRP estime à environ 149 000 le nombre d’hommes. Dans plus de 90 % des cas, il s’agissait de violences commises par le conjoint actuel. Le nombre de femmes victimes est, quant à lui, estimé à 398 000, dont environ 270 000 « victimes du conjoint actuel » et 142 000 « victimes d’un ex-conjoint ».
Du côté des statistiques policières, le rapport de l’ONDRP livre plusieurs éléments de mesure des violences au sein du couple. La délégation aux victimes (DAV) a, par exemple, enregistré 146 homicides volontaires, ou violences volontaires ayant entraîné la mort commis par le conjoint ou l’ex-conjoint de la victime (121 femmes et 25 hommes). Par rapport à l’année précédente, leur nombre est en baisse de 28 faits (- 16,1 %), note l’ONDRP. Toujours en 2013, les services de police et de gendarmerie ont constaté que le nombre de coups et violences volontaires non mortels, de viols ou de tentatives d’homicides commis par le conjoint ou l’ex-conjoint a augmenté de 10,1 % entre 2012 et 2013, passant ainsi de 26 526 à 29 196 faits constatés. Il s’agit de la septième hausse consécutive depuis 2007 et elle « s’explique principalement par une augmentation des coups et violences volontaires non mortels ainsi que des viols sur des femmes ou hommes majeurs ».
(1) Rapport disponible sur
(2) Plus complexe que la statistique policière, l’enquête de victimation permet notamment de prendre en compte les victimes qui ne portent pas plainte.