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Le collectif Les morts de la prison rend hommage aux disparus en détention

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Suicides, maladies, morts naturelles ou du fait de violences, les nombreux décès en prison sont « passés sous silence », selon le collectif Les morts de la prison qui s’est rassemblé place du Palais-Royal, à Paris, le 2 décembre pour une lecture des prénoms des personnes détenues décédées en 2014 dans les prisons françaises. Objectif de cette cérémonie organisée par la Fédération des associations réflexion-action, prison et justice (Farapej), le Groupement étudiant national d’enseignement aux personnes incarcérées (Genepi) et le Secours catholique et soutenue par Les morts de la rue et plusieurs autres associations(1) : porter une réflexion sur l’institution carcérale, mais aussi sensibiliser sur les suicides en prison, aider les familles à faire le deuil et rendre hommage aux nombreuses personnes qui sont mortes seules dans l’anonymat – « souvent des étrangers dont la famille ignore même qu’ils étaient incarcérés », souligne Roch-Etienne Migliorino, infirmier en prison à l’initiative de ce mouvement. Le collectif Les morts de la prison a répertorié 102 décès en 2014, mais ces chiffres sont « forcément sous-estimés » puisqu’uniquement fondés sur « les annonces dans la presse, les contacts avec les bénévoles en prison, les familles et quelques professionnels de santé », précise le porte-parole(2). La moyenne d’âge des personnes disparues est de 42 ans – le plus jeune a 19 ans et le plus âgé 71 ans.Si le rassemblement n’était pas un prétexte à des revendications, le collectif a néanmoins rappelé qu’« il y a sept fois plus de suicides en prison qu’à l’extérieur des murs ». Il pointe les failles de la politique de prévention du suicide(3) : « La solution ne réside pas dans l’octroi de vêtements ou d’une cellule antisuicide mais bien dans une refonte générale du fonctionnement des institutions carcérales. » Par ailleurs, le collectif regrette que la suspension de peine pour raisons médicales(4), « qui a pour but de préserver le sens de la peine et la dignité des personnes détenues », demeure une mesure « marginale et fragile ».

Notes

(1) Emmaüs France, la Cimade, l’Observatoire international des prisons, l’association David et Jonathan, les Petits frères des pauvres, le Courrier de Bovet et Carcéropolis.

(2) En 2013, l’administration pénitentiaire avait répertorié 242 morts dans les cellules.

(3) Voir ASH n° 2616 du 3-07-09, p. 18.

(4) Voir ASH n° 2865 du 20-06-14, p. 12.

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