A l’horizon 2040, le nombre de bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) augmentera de 63 % pour avoisiner les 2 millions et son coût doublera, atteignant 1,2 milliard d’euros. C’est la conclusion alarmante de l’observatoire 2014 de Cap retraite (organisme accompagnant les familles dans leur recherche de maison de retraite), qui analyse le coût de la dépendance des personnes âgées à l’échelle nationale et départementale(1). Lorsqu’elle a été instaurée en 2002, l’APA remplaçait la prestation spécifique dépendance qui concernait à peine plus de 1 % des 60 ans et plus. En 2013, c’est 8 % de cette même population qui était concernée. Parmi les bénéficiaires, dont 71 % ont 80 ans et plus, 44 % sont en situation de dépendance légère (GIR 4) et 9 % sont très dépendantes (GIR 1). Sachant qu’en 2040, d’après les projections de l’INSEE, le nombre de personnes âgées de plus de 80 ans aura augmenté de 94 % (+ 150 % en Haute-Savoie, + 143 % en Seine-et-Marne, + 138 % dans l’Ain et + 131 % en Vendée), une progression significative de 74 % du nombre de bénéficiaires en situation de dépendance légère et moyenne (GIR 3 à 4) est à anticiper.
Le Nord, le Pas-de-Calais et les Bouches-du-Rhône sont les départements comptant le plus de bénéficiaires de l’APA, alors que l’Aveyron, la Creuse et le Gers comptent le plus de personnes âgées dépendantes (entre 11 et 12 % contre 8 % de moyenne nationale). C’est dans la Seine-Saint-Denis, la Creuse et le Cantal – où les revenus mensuels des foyers de retraités sont les plus bas – que l’APA aide les personnes âgées de la façon la plus significative. 59 % des bénéficiaires de la prestation vivent à domicile avec une forte différence selon le lieu de résidence : 38 % en Maine-et-Loire contre 75 % dans le Pas-de-Calais.
Le financement de l’APA, assuré par les départements et l’Etat avec le concours de la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), représente aujourd’hui un coût de 5,5 milliards d’euros. C’est dans l’Aveyron, la Creuse et le Gers que les budgets alloués à l’APA pèsent le plus lourd (entre 13 et 15 % des budgets généraux respectifs alors que la moyenne nationale se situe à 8 %). A contrario, les Yvelines, l’Essonne et les Hauts-de-Seine consacrent moins de 5 % de leur budget au financement de la dépendance malgré un nombre plus élevé de bénéficiaires. L’étude révèle également que les départements au plus faible potentiel fiscal – la Creuse, l’Aude et la Vienne – n’auront pas la capacité de faire face au coût de l’APA qui va doubler d’ici à 2040.
Enfin, l’observatoire met en avant la contribution par citoyen à l’APA. Avec, au niveau national, une personne âgée bénéficiaire de l’APA pour 29,5 ménages, le montant moyen de participation d’un ménage au financement de l’APA (via les impôts et cotisations sociales) est estimé à 157 € par an et par foyer.
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