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Najat Vallaud-Belkacem présente un plan pour lutter contre le décrochage des élèves

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Le président de la République a fixé pour objectif de diviser par deux d’ici à 2017 le nombre de jeunes sortant sans qualification du système éducatif. Pour y parvenir, la ministre de l’Education nationale a présenté le 21 novembre, en présence du Premier ministre et du ministre du Travail, toute une série de mesures visant à lutter contre le décrochage scolaire(1). Ce phénomène conduit chaque année 140 000 jeunes à quitter le système de formation initiale sans avoir obtenu une qualification équivalente au baccalauréat ou un diplôme à finalité professionnelle (certificat d’aptitude professionnelle, brevet d’études professionnelles), indique le ministère de l’Education nationale. Ainsi, le plan de Najat Vallaud-Belkacem se décline autour de trois axes : « tous mobilisés contre le décrochage, faire le choix de la prévention [et] une nouvelle chance pour se qualifier ».

Donner davantage de moyens

La ministre a assuré, lors d’un entretien publié le même jour par Le Parisien-Aujourd’hui en France, qu’« il s’agit cette fois d’un véritable pilotage national qui se donne les moyens : 50 millions d’euros par an » dès la rentrée prochaine. Et de rajouter qu’« il faut traiter à la fois la prévention du décrochage (qui a toujours plus d’effet que la réparation), le raccrochage et la remédiation ». Couvrant ces trois champs et regroupant les différentes parties prenantes de la politique publique (ministères concernés, associations…), une « gouvernance dédiée » au décrochage sera aussi mise en place avec :

→ au niveau national, la création d’un comité interministériel de lutte contre le décrochage ;

→ au niveau régional, la mise en place de comités opérationnels.

Mobiliser tous les acteurs

Si, pour lutter contre le décrochage, il faut « transformer le système éducatif », il est également nécessaire d’« impliquer les parents et l’ensemble des acteurs qui agissent pour la réussite de tous les élèves », selon le ministère. Ainsi, chaque année, et ce dès la rentrée prochaine, il sera notamment organisé dans toutes les académies une « semaine de la persévérance scolaire » avec pour slogan « Ensemble, on s’accroche ! ». Inspiré du modèle québécois, cet événement vise à valoriser le travail mené en matière de lutte contre le décrochage scolaire, et à mobiliser la communauté pédagogique et éducative, les parents, les jeunes et les autres parties prenantes autour d’ateliers, d’échanges de pratiques par exemple.

De plus, les équipes pédagogiques seront davantage formées à reconnaître les signes de décrochage. Pour les accompagner, les « référents décrochage » seront généralisés à tous les établissements. Nommés dans les établissements du second degré à fort taux d’absentéisme et de décrochage, ils se mobilisent dès les premiers signes annonciateurs d’un risque de décrochage et coordonnent l’action de prévention menée par les équipes éducatives et par les personnels sociaux et de santé. Leur rôle sera précisé, indique le ministère de l’Education nationale. Du côté des parents, l’expérimentation « mallette des parents », destinée à améliorer le dialogue entre les parents d’élèves et l’école, sera aussi généralisée.

Enfin, un numéro unique d’assistance et d’information sur le décrochage scolaire – 0 800 12 25 00 – permettra, d’ici à la rentrée prochaine, aux jeunes décrocheurs et à leurs parents d’échanger avec un conseiller pour avoir une information « immédiate et fiable » sur les solutions alternatives de formation.

Favoriser la prévention

Afin de repérer ce qui conduit certains élèves à quitter le système scolaire sans diplôme, « l’école doit se mobiliser le plus en amont possible », assure la ministre. Différentes mesures sont proposées en ce sens, notamment le suivi de l’absentéisme qui, considéré comme un moyen privilégié pour repérer les jeunes risquant de décrocher, sera amélioré. Les outils de mesure des absences seront ainsi modernisés sous la forme d’une expérimentation. De plus, dès la première absence, un lien sera « systématiquement » maintenu avec au moins un enseignant pour préparer au mieux le retour en classe. Des annonces qui interviennent au même moment que la publication d’un décret fixant la nouvelle procédure à suivre pour lutter contre l’absentéisme scolaire (voir ce numéro, page 49).

En outre, afin de favoriser le « sentiment d’appartenance et de bien-être » des élèves, les établissements permettront à des groupes d’élèves qui « se sentent bien ensemble » de rester dans la même classe pendant plusieurs années.

Par ailleurs, dans les bassins non pourvus de programme de réussite éducative – qui permet un suivi individualisé des enfants de 2 à 16 ans en difficulté , des « alliances éducatives » seront prises avec des partenaires externes (représentants de l’action pédagogique et éducative, de l’action médico-sociale, associations…). Ces modes de coopération permettront d’apporter une « prise en charge adaptée et individualisée en fonction des besoins du jeune », affirme Najat Vallaud-Belkacem.

Assouplir le parcours scolaire

« Permettre plus de souplesse dans les formations et la prise en compte des acquis » constitue une « solution adaptée aux jeunes en difficulté d’apprentissage », assure la ministre. Ainsi, il est prévu que, dès le premier redoublement après un échec à un diplôme de l’enseignement professionnel, le jeune puisse conserver ses notes et ne repasser que les matières non validées. Dans le même sens, les passerelles devraient être facilitées entre l’enseignement professionnel et l’enseignement général et technologique.

Pour les 15-18 ans risquant de sortir sans diplôme ni qualification, un parcours aménagé de « stagiaire de la formation initiale » sera mis en place. Ces jeunes bénéficieront ainsi d’un parcours de formation « sur mesure » et d’un accompagnement personnalisé. Confirmant une annonce faite le 6 novembre dernier par le président de la République(2), le plan de Najat Vallaud-Belkacem prévoit par ailleurs que tout jeune de 16 à 25 ans sans diplôme pourra demander à être pris en charge afin d’obtenir un diplôme et un certificat professionnel. Il aura « un rendez-vous dans les 15 jours avec un conseiller du service public d’orientation régional qui construira avec lui une solution de retour, soit sous statut scolaire, soit comme stagiaire de la formation professionnelle, soit en alternance », affirme la ministre dans Le Parisien-Aujourd’hui en France.

Par ailleurs, l’action des plateformes de suivi et d’appui aux décrocheurs (PSAD) devrait être confortée et optimisée d’ici à la rentrée 2015. Pour mémoire, les PSAD sont un mode de coordination des acteurs locaux de la formation, de l’orientation et de l’insertion des jeunes mis en place en 2011. Leur objectif est d’apporter une réponse personnalisée et rapide à chaque jeune de plus de 16 sans diplôme et sans solution.

Notes

(1) Dossier disponible sur www.education.gouv.fr.

(2) Voir ASH n° 2883 du 14-11-14, p. 7.

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