Le risque de pauvreté ou d’exclusion sociale est deux fois plus élevé en Europe pour les citoyens ressortissant de pays tiers à l’Union européenne (UE) que pour les nationaux ou les citoyens issus d’un autre Etat membre de l’UE. C’est ce qui ressort d’une étude de l’office statistique Eurostat publiée le 21 novembre, et qui montre que la situation est encore plus alarmante en France, où les citoyens extracommunautaires courent de trois ou quatre fois plus de risques d’être touchés par la pauvreté ou l’exclusion sociale que les autres(1).
En 2013, dans les 28 pays de l’Union européenne, 48,7 % des citoyens extracommunautaires de plus de 18 ans étaient ainsi en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale, contre 22,8 % de nationaux et 28,1 % de citoyens issus d’un autre Etat membre. En France, ce ratio se montait à 55,8 % pour les ressortissants extracommunautaires, contre 15,9 % pour les nationaux et 21 % pour les citoyens d’un autre Etat membre. La République tchèque est le pays qui enregistre le moins de citoyens étrangers en situation de pauvreté (23,1 %), tandis que la Grèce est celui qui en compte le plus (68 %).
Cette tendance se confirme également en ce qui concerne le taux de privation matérielle et les conditions de logement. En France, un citoyen extracommunautaire sur quatre (24,5 %) a manqué de ressources en 2013, contre moins de un sur 20 pour les nationaux (4,1 %). Dans l’UE des 28, ce ratio est de un sur cinq pour les citoyens issus de pays hors UE et de un sur 10 pour les nationaux, la Grèce étant, là encore, le pays qui présente les pires résultats (un étranger sur deux). S’agissant des conditions de logement, un citoyen extracommunautaire sur trois vivait en 2013 dans un foyer surpeuplé (30,5 %) en France, contre respectivement 6 % et 7,1 % pour les nationaux et les citoyens européens. Dans l’UE des 28, cette proportion était de 32 % pour les citoyens étrangers, de 15,3 % pour les nationaux et de 15,6 % pour les citoyens d’un autre Etat membre.
(1) Etude disponible sur