Le constat est connu : faute de moyens, les 2 700 assistants sociaux qui interviennent auprès des élèves peinent à exercer leurs missions, et leurs conditions de travail se dégradent. Pour la rentrée prochaine, l’inquiétude des syndicats est d’autant plus grande que le ministère de l’Education nationale prévoit une intervention du service social aux élèves en primaire dans les 350 réseaux d’éducation prioritaire renforcés, dits REP+, dessinés par la nouvelle carte de l’éducation prioritaire. « Aujourd’hui, hormis des expérimentations menées à l’initiative de certaines académies, souvent à moyens constants, ou les moyens engagés par quelques communes, comme Paris, les moyens n’ont pas permis une intervention au primaire, alors que nous sommes les premiers à être témoins de situations déjà dégradées au collège, explique Marie Wecxsteen, secrétaire générale du Snasen (Syndicat national des assistants de service social de l’Education nationale)-UNSA Education. L’intervention du service social aux élèves aurait donc tout son sens dans le cadre de la refondation de l’école, mais l’accompagnement de plusieurs milliers d’élèves supplémentaires risque de se faire au détriment du service social en secondaire. »
Pour le Snasen, les mesures accompagnant la nouvelle carte de l’éducation prioritaire doivent faire l’objet de moyens spécifiques, soit « au minimum 350 créations de postes en personnels sociaux ». L’organisation réclame également « l’ouverture de négociations d’un plan pluriannuel de créations de postes pour les trois services sociaux (élèves, personnels, étudiants) visant la mise en adéquation des moyens avec la politique annoncée ». Au-delà, les syndicats attendent la réécriture de la circulaire décrivant les missions du service social aux élèves, chantier engagé il y a un an par Vincent Peillon. « Une mouture nous a été présentée en octobre et nous attendons de savoir comment le ministère va prendre en compte nos observations, indique Nathalie Hennequin, co-secrétaire nationale du SNUAS-FP (Syndicat national unitaire des assistants sociaux de la fonction publique)-FSU, qui réclame 500 postes supplémentaires « en urgence » pour couvrir les interventions en primaire. Nous ne pouvons pas parler de missions sans avoir parlé de postes au préalable. Par ailleurs, le ministère souhaitait une priorisation des actions en fonction des lieux, ce qui ne nous convient pas. »
Jusqu’ici, le ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche annonçait 50 postes supplémentaires pour le service social aux élèves dans le budget 2015, comme les deux années précédentes. Un renfort jugé très insuffisant par les syndicats. Le 13 novembre, Najat Vallaud-Belkacem a précisé, dans une communication sur « la modernisation des métiers de l’Education nationale », que le plan pour l’éducation prioritaire prévoit « 350 postes de personnels de santé/sociaux ». Interrogé par les ASH, le ministère précise que ce volume correspond à une prévision sur trois ans…