Recevoir la newsletter

Le nombre de personnes sans domicile a augmenté de 44 % en dix ans

Article réservé aux abonnés

Certaines dorment « dans un endroit non prévu pour l’ha­bitation (rue, jardin public, gare, etc.) », d’autres sont accueillies dans des centres d’hébergement d’urgence ou à l’hôtel, d’autres encore sont prises en charge par un organisme d’aide ou par une association. Au total, 122 000 personnes étaient « privées de logement personnel » au début 2012 dans les grandes agglomérations françaises (d’au moins 20 000 habitants), dont 81 000 adultes et 31 000 enfants, selon l’enquête « sans-domicile », rendue publique le 19 novembre dans l’ouvrage « France, portrait social » de l’INSEE(1). Depuis 2001, année au cours de laquelle a été réalisée la première étude de ce type, le nombre de sans-domicile fixe adultes a ainsi augmenté de 44 %.

Plus de la moitié des sans-abri recensés sont nés à l’étranger, soit une part quatre fois plus élevée qu’en population générale. Cette population est beaucoup plus souvent accompagnée d’enfants, alors que les personnes seules « sont nettement majoritaires » parmi les sans-abri nés en France (74 %). Elle est aussi massivement présente dans l’agglomération parisienne, qui, par ailleurs, concentre « à elle seule autant de sans-domicile que toutes les autres agglomérations d’au moins 200 000 habitants (44 % et 45 % respectivement) ».

De manière générale, environ un tiers des personnes sans domicile fixe sont accueillies par une association ou un organisme d’aide, qui offre des conditions « plus stables », sous réserve de la nature de l’hébergement ou de l’accueil. Les familles et les femmes seules béné­ficient plus souvent d’une prise en charge hôtelière, car « des dispositifs spécifiques sont notamment prévus pour accueillir les femmes ayant subi des violences, les femmes enceintes ou encore les femmes avec de jeunes enfants ». Mais, là encore, des « disparités importantes » existent selon l’origine : 84 % des couples avec enfants nés en France sont hébergés par une association, contre seulement 29 % des étrangers.

L’INSEE étudie plus précisément la situation de quelque 66 300 francophones à la rue, qui indiquent le plus souvent (35 %) s’être retrouvés dans cette situation à la suite de problèmes familiaux (séparation, décès du conjoint, violences conjugales…), explication qui devance les difficultés d’ordre financier (30 %). Ces dernières sont plus souvent citées qu’en 2001, cette évolution étant « sans doute liée à celle du marché du travail ».

Le poids du passé est particulièrement lourd, puisque la grande majorité des sans-domicile francophones (86 %) indiquent avoir « vécu dans leur enfance au moins un événement douloureux lié à l’environnement familial ». Beaucoup ont été placés (15 % contre 2 % en population générale), et c’est même le cas de 26 % des SDF nés en France : les deux tiers d’entre eux soulignent avoir subi des violences ou des mauvais traitements et la moitié avoir rencontré de graves problèmes de santé, avoir été hospitalisés en psychiatrie ou avoir fait une tentative de suicide. Un passif qui explique au moins en partie « pourquoi les sans-domicile ont des liens moins étroits avec leur famille », de même qu’ils ont moins de liens sociaux en général, sans pour autant être « socialement isolés » : pas moins de huit sur dix ont un téléphone portable, proportion qui se rapproche du reste de la population (89 %). Enfin, près d’un quart des personnes sans domicile ont un emploi, à temps partiel, peu qualifié ou précaire.

Notes

(1) « Les sans-domicile en 2012 : une grande diversité de situations » – Françoise Yaouancq, Michel Duée – Dossier extrait de « France, portrait social » – Edition 2014 – INSEE Références, en ligne sur www.insee.fr.

Côté terrain

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur