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Au lendemain du « plan Alzheimer », haro sur le manque de moyens pour la dépendance

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« L’Etat fixe toujours plus d’objectifs de qualité aux établissements et ne fait que baisser les moyens financiers, ce n’est plus tenable ! », s’indigne Pascal Champvert, président de l’AD-PA (Association des directeurs au service des personnes âgées), en marge du colloque de la fédération sur « les spécificités du métier de directeur dans le contexte économique et social actuel » organisé avec la Fnadepa (Fédération nationale des associations et directeurs d’établissements et services pour personnes âgées) le 19 novembre à Paris. Alors que le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2015 doit revenir en deuxième lecture à l’Assemblée nationale le 24 novembre, les deux fédérations s’opposent aux projets du gouvernement en matière de financement et d’organisation de l’accompagnement des personnes âgées dépendantes.

« Le budget 2015 prévoit 100 millions d’euros pour financer les soins dans les EHPAD [établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes], contre 130 millions en 2014 », déplore Pascal Champvert. Dans le même temps, « les recommandations de bonnes pratiques sont pléthoriques pour les établissements et le gouvernement fait des annonces promettant aux Français des lendemains qui chantent en matière ­d’accompagnement des personnes âgées dépendantes. Etre responsables pour les directeurs, ce n’est pas d’accepter tous les discours », poursuit-il. Même colère chez Claudy Jarry, président de la ­Fnadepa, qui fustige la « complexité » des dispositifs qui lient les établissements, à savoir les conventions tripartites entre les agences régionales de santé, les conseils généraux et les structures, mais également l’outil d’évaluation des besoins en soins « Pathos » qui se révèle très « difficile » à appréhender. Dans un contexte économique contraint, les deux fédérations exigent des « mesures de simplification » dans la gestion des établissements. Elles formulent cette demande alors qu’une réunion de lancement du groupe de travail sur les établissements est annoncée pour le mois de décembre dans le cadre du deuxième volet du projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement.

Leur jugement est également sévère à l’encontre du plan sur les maladies neuro­dégénératives, présenté le 18 novembre (voir ce numéro, page 5). Alors que son financement global n’a pas été précisé par le gouvernement, les associations ont néanmoins obtenu des chiffres partiels : 200 millions seraient consacrés à la recherche et 270 millions au secteur médico-social, a ainsi indiqué Marie-Odile Desana, présidente de France Alzheimer, à l’AFP. Pour Pascal Champvert, cela ne correspond à « aucun argent nouveau » et le gouvernement ne fait que « recy­cler » les crédits de l’objectif national des dépenses de l’assurance maladie déjà ­destinés aux personnes âgées. Même critique de la Fnaqpa (Fédération nationale avenir et qualité de vie des personnes âgées) qui déplore « un catalogue de bonnes intentions non financées ». Quoi qu’il en soit, ce plan n’est « pas à la hauteur de ses ambitions », regrette France Alzheimer et il reste encore à « travailler sur [son] périmètre » pour savoir exactement quelles maladies neurodégénératives il englobera, a précisé Marie-Odile Desana. Ce qui suscite des inquiétudes de la part de France Parkinson, qui considère que l’absence de reconnaissance des « spécificités de chacune des maladies » risque de « diminuer le niveau d’engagement autour des seules mesures mutualisables, et [de conduire à] négliger, voire réduire les mesures adaptées aux vraies difficultés des malades de Parkinson ».

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