Plusieurs fois reportée puis annoncée pour janvier 2015, la date des « états généraux du travail social » restait encore à être précisée. L’événement aura finalement lieu à la fin du premier semestre 2015, a annoncé le 13 novembre Ségolène Neuville, secrétaire d’Etat chargée de la lutte contre l’exclusion, devant les membres de l’Association des journalistes de l’information sociale.
La matière rassemblée lors des assises interrégionales du travail social lancées il y a un an – « qui ont réuni plus de 3 000 participants » – et dans les « 8 000 réponses au questionnaire en ligne » est « en cours d’analyse par les cinq groupes de travail » installés l’été dernier(1), a rappelé la secrétaire d’Etat. Leurs rapports devraient être remis « à la fin décembre, début janvier ». Devrait ensuite se dérouler, jusqu’à la mi-2015, une phase de discussion qui doit associer les parlementaires « avec les collectivités locales, les associations et les syndicats ». Car si l’objectif est de « mettre en pratique des propositions » issues des travaux, tout ne sera pas applicable immédiatement, a fait valoir Ségolène Neuville. Les sujets liés aux métiers du travail social – la refonte de l’architecture des diplômes et ses effets en termes de revalorisation salariale et statutaire – doivent obligatoirement passer, a-t-elle insisté, par une « négociation entre syndicats et employeurs ». Autant dire que les travailleurs sociaux devront encore patienter de longs mois pour obtenir des réponses à leurs interrogations sur l’avenir et les moyens du travail social. Sans compter que le dossier de la reconnaissance au niveau II des diplômes aujourd’hui de niveau III bute depuis longtemps sur des questions financières.
Les « états généraux du travail social » font partie des engagements du plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale de janvier 2013(2), qui « seront tous tenus »(3), selon la secrétaire d’Etat. Deux ans après son adoption, « le président de la République m’a demandé de faire un bilan et de proposer d’autres mesures », a-t-elle ajouté. Un état des lieux qui s’appuiera sur la mission de suivi assurée par François Chérèque, les travaux du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, auquel a été « confiée une mission de simplification des formulaires »(4), et les plans régionaux de lutte contre la pauvreté demandés aux directions régionales de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale. « En janvier, il y aura un événement, dont la forme reste à définir, sur le plan de lutte contre la pauvreté à mi-parcours », a indiqué Ségolène Neuville. L’organisation d’une conférence nationale de lutte contre la pauvreté en début d’année, telle qu’elle a été annoncée en janvier 2014 par l’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault, n’est donc pas encore confirmée.
(1) Ces groupes de travail portent sur les thèmes suivants : la place des usagers ; les métiers et les complémentarités ; la coordination des acteurs ; la formation initiale et continue ; le développement social et le travail social collectif.
(3) Parmi les mesures du plan qui restent à mettre en œuvre, figure la fusion du revenu de solidarité active « activité » et de la prime pour l’emploi, amorcée par le second projet de loi de finances rectificative pour 2014.