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Quand l’AS se remet en question

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C’est toujours dans la ville fictive de Neuvel-sur-Treste qu’Anne Dubret, assistante de service social, poursuit ses aventures. Après nous avoir raconté, dans sa saga débutée en 2009(1), comment elle parvenait – tant bien que mal – à résoudre les problèmes de personnes atteintes de troubles mentaux, de femmes battues, d’usagers en situation de précarité ou d’enfants adoptés, elle s’attaque à un nouveau chantier avec Les vieux, faudrait pas croire ! Anne Dubret, derrière qui se cache l’auteure Agnès Andersen – assistante sociale à Mulhouse –, dresse d’abord le bilan de ce métier qui la passionne toujours autant, même si elle n’y trouve plus « la magie de ses débuts ». Où est passée la satisfaction du travail accompli, l’impression gratifiante de servir à quelque chose ? se demande-t-elle. « Aujourd’hui je ne lui trouve plus qu’une aléatoire nécessité face à l’attente des usagers, abrutis de matérialisme primaire et programmés par et pour une seule chose : le pouvoir d’achat. » C’est devant ce constat désabusé qu’elle se rend à la résidence pour personnes âgées Saint-Pierre-et-Paul, depuis peu dans son secteur. Sa directrice veut lui faire part de soucis grandissants avec des résidents atteints de la maladie d’Alzheimer… Devant ces aînés qui « godillent du carafon », Anne Dubret va se remettre en question et se fixer de nouveaux challenges. Même si, une fois encore, elle se rend compte que pour ces usagers, « une assistante sociale devrait tout savoir faire » : parler toutes les langues, réparer le réfrigérateur, déboucher un lavabo, fixer une étagère au mur, conduire un semi-remorque, évaluer le prix d’une maison, espionner les voisins, dégrever un impôt malvenu, garder les animaux de compagnie, éplucher les pommes de terre, et même diagnostiquer une dengue ! Outre cette réflexion savoureuse sur le métier, le roman présente une série de personnages tous inspirés des vraies rencontres d’Agnès Andersen. Et souvent capables du pire : Gus, qui « empeste l’urine » ; Henri, « le déjanté de service » ; Sybille, qui bave à en dégoûter l’assistante sociale ; Sidoine, qui « vrille pas mal de la citrouille » ; Gladys, 83 ans, vampirisée par sa petite sœur septuagénaire… Sans oublier Pélagie – « tuante, pernicieuse, imprévisible, hyperactive », « la Tatie Danielle de la maison de retraite », qui tente de tuer son ennui en faisant les quatre cents coups. Pélagie se permet tout, sans limites. Mais quand elle s’en prend à Jade, trisomique familière de l’établissement, Anne Dubret aura bien du mal à maintenir la sérénité et la tolérance supposées être de mise dans ce lieu d’hébergement…

Les vieux, faudrait pas croire !

Agnès Andersen – Ed. Bataille (www.editionsbataille.fr) – 16 €

Notes

(1) Voir ASH no 2743 du 20-01-12, p. 40 ; no 2595 du 6-02-09, p. 44 ; no 2640-41 du 8-01-10, p. 43 ; no 2664 du 18-06-10, p. 41.

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