Lors de son intervention télévisée du 6 novembre, François Hollande a exprimé le vœu que le service civique concerne le plus grand nombre en devenant « universel » (voir ce numéro, page 7). Mais pour le Mouvement associatif (ex-Conférence permanente des coordinations associatives), les conditions de ce déploiement méritent d’être « fortement interrogées et précisées ». En effet, selon le projet de loi de finances pour 2015, 150 millions d’euros devraient être alloués l’an prochain au service civique, qui devrait dès lors bénéficier à 45 000 jeunes(1). D’où viendront les moyens nécessaires pour « accueillir correctement » 820 000 jeunes(2) , se demande l’organisation. Elle rappelle, en outre, qu’une mission de service civique « a du sens si elle est réalisée sur une durée minimum de six mois », alors que le chef de l’Etat évoque la possibilité d’en raccourcir la durée. Enfin, elle s’oppose à l’idée d’un service « universel » s’effectuant bénévolement, contrairement au dispositif actuel. Selon le Mouvement associatif, « le bénévolat et le service civique sont deux engagements civiques complémentaires mais différents : le bénévolat est un engagement gratuit et libre alors que le service civique est encadré et indemnisé ». Il bénéficie, en outre, d’un tutorat, d’une formation et d’un accompagnement vers l’emploi. Nadia Bellaoui, présidente du Mouvement associatif, fait valoir qu’il serait « plus pertinent de s’appuyer sur les succès de la mise en œuvre du service civique tel qu’il existe actuellement, en se donnant les moyens d’accompagner son développement ».
(1) Une rallonge budgétaire de 25 millions d’euros a en effet été adoptée le 6 novembre par l’Assemblée nationale en première lecture du projet de loi de finances. La version du texte présentée en conseil des ministres visait un objectif de 40 000 jeunes pour 2015 – Voir ASH n° 2880 du 24-10-14, p. 53.
(2) Ce qui correspond au nombre de jeunes par classe d’âge.