Après le début de la trêve hivernale des expulsions locatives, le 1er novembre, la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS) tire de nouveau la sonnette d’alarme. S’appuyant sur les informations « inquiétantes » que lui communiquent les associations de solidarité, elle dénonce « la situation explosive que s’apprêtent à vivre les personnes sans abri cet hiver » : dans la capitale sont enregistrées tous les jours, en moyenne, « 205 demandes de personnes en famille qui ne sont pas pourvues, auxquelles s’ajoutent les demandes des personnes isolées (158). A Bordeaux, 170 personnes appellent chaque jour le 115, et parmi elles, 132 restent sans réponse faute de places. A Lyon, en moyenne chaque jour, 330 personnes n’obtiennent pas de réponse à leur demande faute de places disponibles. A Toulouse, 250 personnes sont obligées de dormir à la rue chaque soir, auxquelles s’ajoutent plus de 400 personnes installées dans des abris précaires et menacées d’expulsion. A Nantes, 150 personnes appellent le 115 chaque jour, parmi elles, 115 restent sans réponse. »
Amère, la fédération constate, cette année encore, que « les pouvoirs publics optent pour des solutions temporaires et inadaptées avec l’ouverture de gymnases et des recours massifs à l’hôtel en période de froid » (sur l’instruction interministérielle relative à la prévention et à la gestion des impacts sanitaires et sociaux liés aux vagues de froid 2014-2015, voir ce numéro, page 38). Des mesures qui seront suivies « de remises à la rue massives des personnes dès le printemps », loin de rompre avec la gestion saisonnière de l’hébergement, pronostique-t-elle. La FNARS réitère son vœu de voir le Parlement voter une loi de programmation de logements très sociaux et d’hébergements pérennes « permettant d’accompagner les personnes toute l’année vers le logement autonome et l’insertion ».