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Handicap psychique : « Faire émerger un réseau régional pluridisciplinaire »

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Ouvert au public depuis avril dernier à Paris, le Centre d’écoute et d’accueil sur les troubles psychiques (Céapsy) a déjà été sollicité par plus d’une centaine de personnes. A l’occasion de sa journée « portes ouvertes » du 7 novembre, Marie Vandeville, sa directrice, présente ce service innovant.
Qu’est-ce que le Céapsy(1) ?

C’est un centre de ressources régional sur l’accompagnement des personnes souffrant de troubles psychiques dont l’originalité est d’accueillir physiquement et par téléphone des personnes malades, leurs proches et des professionnels. Il vise à leur apporter des informations personnalisées pour les aider à trouver un accompagnement adapté en Ile-de-France ou tout autre soutien pouvant les aider dans leur vie quotidienne. Il existe de nombreux services dédiés au handicap psychique dans la région, avec une diversité de fonctionnement et de modes d’accès, mais l’offre est peu lisible, les démarches sont complexes et il est très difficile de s’y retrouver. Cet accueil est gratuit, sans rendez-vous et avec possibilité de conserver l’anonymat. Créé à l’initiative d’associations gestionnaires de services adhérents à l’Agapsy (Fédération des associations gestionnaires pour l’accompagnement des personnes handicapées psychiques), ce service est financé à titre expérimental par l’agence régionale de santé d’Ile-de-France pour trois années et a été lancé en partenariat avec Psycom, qui est un organisme public d’information, de communication et de formation sur la santé mentale(2).

Comment fonctionne-t-il ?

Composée de deux psychologues et d’une animatrice « réseau » formées au handicap psychique, l’équipe accueille le public à mi-temps – lusieurs fois par semaine et certains samedis. Les entretiens durent, selon les cas, de trente minutes à deux heures. Les personnes exposent leur demande et nous essayons d’aller plus loin en examinant leur situation à travers six dimensions : l’emploi-formation, les activités hors-emploi, le logement-hébergement, le soutien psychosocial, les soins, la gestion des biens et du budget. Cet échange permet d’examiner le parcours de vie sous tous ses aspects, sanitaire, social et médico-social. Mais ce n’est pas nous qui, ensuite, faisons les démarches, notre objectif est que lorsqu’elle sort de chez nous, la personne soit plus autonome dans sa recherche.

Quels sont les types de demandes émanant des professionnels ?

Les demandes des professionnels – travailleurs sociaux, médecins, psychologues, personnels administratifs – représentent 14 % des sollicitations. Ils s’adressent à nous pour être mis en lien avec d’autres professionnels ou structures. Par exemple, une mairie de Seine-Saint-Denis confrontée à une forte précarité cherchait des solutions d’accompagnement psychosocial. Nous avons pu l’informer de l’existence d’une association d’un département voisin qui accompagne des allocataires du RSA ayant des problèmes psychiques. Ce qui peut l’amener à réfléchir à reproduire ce type de dispositif dans sa commune. Autre exemple : une maison d’accueil spécialisée dans le handicap psychique cherchait une solution pour l’un de ses résidents dont les troubles neurologiques devenaient plus importants que ses troubles psychiques. Nous l’avons orienté vers des professionnels qui travaillent sur cette thématique. Nous voulons favoriser l’émergence d’un réseau régional pluridisciplinaire regroupant le sanitaire, le médico-social, le social et l’entraide.

Vous connaissez donc tous les dispositifs existants…

On y travaille ! Nous procédons à un repérage assez précis de ce qui existe. En quelques mois, sur trois départements (75, 77, 94), nous avons repéré 150 services spécialisés dans le handicap psychique et nous nous sommes entretenus avec les équipes de 60 d’entre eux. En parallèle, nous recueillons des informations sur les parcours de vie des personnes qui nous sollicitent afin de les transmettre – anonymisées – au CRIDA [Centre de recherche et d’information sur la démocratie et l’autonomie], qui les utilisera pour publier une observation des besoins des personnes souffrant de troubles psychiques en Ile-de-France. Nous travaillons aussi avec le Cedias [Centre d’études, de documentation, d’information et d’action sociales] pour élaborer une méthodologie permettant de mesurer l’impact du Céapsy sur les parcours de vie. Nous allons évaluer notre activité tous les six mois et espérons, à terme, que notre service sera pérennisé !

Notes

(1) www.ceapsy-idf.org.

(2) www.psycom.org.

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