Nommé délégué interministériel pour l’hébergement et l’accès au logement des personnes sans abri ou mal logées (DIHAL) au début octobre, en remplacement du préfet Alain Régnier, qui occupait cette fonction depuis sa création en juillet 2010, Sylvain Mathieu est censé inscrire son action dans la continuité de son prédécesseur, selon la lettre de mission qui lui a été adressée le 14 octobre par le Premier ministre.
Ce texte, rendu public par Sylvain Mathieu lui-même, « rappelle en premier lieu la nécessaire implication de la DIHAL dans le travail interministériel, en particulier entre la direction générale de la cohésion sociale et la direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages [DHUP] », commente le nouveau délégué interministériel, le courrier de Manuel Valls citant à cet égard « le repositionnement des missions relatives à l’habitat indigne » au sein de la DHUP.
« L’ensemble des champs d’intervention de la DIHAL y est également réaffirmé », poursuit Sylvain Mathieu, c’est-à-dire l’hébergement et l’accès au logement, la lutte contre l’habitat indigne, le secrétariat de la commission nationale consultative des gens du voyage. Matignon insiste aussi sur la poursuite de l’action « en matière d’anticipation et d’accompagnement des démantèlements de campements illicites » et lui demande de veiller à ce que « les principes de fermeté et d’humanité contenus dans la circulaire interministérielle du 26 août 2012[1] trouvent leur application dans tous les territoires, en encourageant des dynamiques de contractualisation pluriannuelle entre tous les acteurs concernés », ainsi qu’en favorisant les partenariats franco-roumains et les actions au niveau européen.
En outre, Sylvain Mathieu sera chargé de deux nouveaux chantiers, à commencer par « la mise en place, au sein de la DIHAL, d’un pôle dédié à la prévention des expulsions locatives », qui aura pour mission de coordonner les actions mises en œuvre, notamment en application de la loi « ALUR »(2). Il devra aussi travailler au « rattachement, en concertation avec le ministère de l’Intérieur, de la commission interministérielle pour le logement des populations immigrées » à la DIHAL.
Sur l’ensemble de ces thèmes, le nouveau délégué interministériel devra porter « une attention particulière à la situation de l’Ile-de-France et à la déclinaison de la politique publique dans cette région », indique sa lettre de mission qui lui commande « de renforcer le dialogue et la concertation avec le secteur associatif, les bailleurs sociaux et les collectivités », et d’approfondir « les modalités et formes de participation des usagers, en lien étroit avec le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE) et le conseil consultatif des personnes accueillies (CCPA) »(3).
(3) Le CCPA est une instance interassociative de discussion et de réflexion des personnes en situation de pauvreté portée par la fondation de l’Armée du salut et qui se réunit en moyenne une fois tous les deux mois.