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Emplois d’avenir : le bilan de la DARES deux ans après l’entrée en vigueur de la loi

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Depuis l’entrée en vigueur du dispositif des emplois d’avenir, créé par loi du 26 octobre 2012, 141 000 jeunes ont été recrutés par ce biais et 14 000 ont vu leur contrat de un an renouvelé, portant à 155 000 le nombre total d’entrées en emploi d’avenir, selon le bilan établi par la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES), qui note que « les embauches ont augmenté progressivement pour atteindre un pic à l’automne 2013 »(1). L’objectif du gouvernement – 150 000 jeunes bénéficiaires d’un emploi d’avenir avant la fin 2014 – est donc atteint.

La majorité dans le secteur non marchand

A la fin du mois de septembre dernier, 113 000 jeunes bénéficiaient du dispositif, dont 23 000 dans le secteur marchand, 83 000 dans le secteur non marchand et 7 000 en emplois d’avenir professeur. A l’exception de ces derniers, les bénéficiaires sont le plus souvent pas ou peu diplômés, puisque 41 % n’ont aucun diplôme, 42 % ont un CAP ou BEP et 17 % ont le baccalauréat ou un diplôme de l’enseignement supérieur. « Qu’ils aient obtenu ou non un diplôme, les jeunes ont majoritairement arrêté leur formation initiale plusieurs années avant leur embauche en emploi d’avenir », précise la DARES : depuis plus de un an pour 85 % d’entre eux et depuis plus de trois ans pour 50 %. Par ailleurs, les emplois d’avenir bénéficient autant à des hommes qu’à des femmes, les premiers étant cependant plus présents dans le secteur marchand (66 % des embauches) tandis que les secondes sont majoritaires dans le secteur non marchand (54 % des embauches). Elles sont également plus diplômées (65 % contre 52 % des hommes) et sont 14 % à avoir un enfant à charge, alors que ce n’est le cas que de 5 % des hommes. Enfin, les jeunes embauchés dans les zones prioritaires sont en moyenne plus diplômés, mais sont en recherche d’emploi depuis plus longtemps.

S’agissant des prescripteurs, les missions locales, chargées de l’insertion professionnelle des jeunes de 16 à 25 ans, sont naturellement « en première ligne » (97 % des conventions tripartites sont signées avec une mission locale). Les autres conventions sont établies avec le réseau Cap emploi, compétent pour l’insertion des travailleurs handicapés (2 % des conventions) et le conseil général pour les bénéficiaires du revenu de solidarité active (1 % des conventions).

Les métiers des services à la personne prépondérants

Autre constat : les jeunes embauchés dans le secteur marchand sont moins éloignés de l’emploi. Les entreprises ayant recruté des jeunes en emploi d’avenir « ressemblent à celles qui recrutent généralement des personnes en contrat aidé » : 65 % des emplois d’avenir ont ainsi été conclus par un employeur du tertiaire. Dans le secteur non marchand, « au sein des associations, les métiers les plus fréquemment exercés sont des métiers de services à la personne et à la collectivité (36 %, avec une dominante “aide à la vie quotidienne”), des métiers d’animation de loisirs auprès d’enfants ou d’adolescents, d’éducation en activités sportives et de secrétariat et assistance », poursuit la DARES. « Les collectivités territoriales recrutent aussi principalement sur des métiers de services à la personne et à la collectivité (33 %), d’entretien des espaces verts (15 %) et d’installation et maintenance (16 %). Les jeunes recrutés en emploi d’avenir dans un établissement sanitaire public – en grande majorité des femmes – sont pour la moitié embauchés en tant que personnel polyvalent des services hospitaliers. »

Des durées de contrat assez longues

En outre, « conformément aux objectifs du dispositif », les emplois d’avenir sont signés pour des durées relativement longues afin de favoriser l’insertion professionnelle des jeunes : 31 mois en moyenne dans le secteur marchand et 25 mois dans le secteur non marchand. Plus de 90 % des jeunes sont rémunérés au SMIC pour une durée hebdomadaire travaillée de 34 heures en moyenne dans les deux secteurs. Toutes les conventions signées à la fin 2012 et durant l’année 2013 prévoient au moins une action de formation, sachant qu’une formation qualifiante est prévue pour 36 % des contrats signés, « le secteur marchand se démarquant sur ce point puisque le suivi d’une formation qualifiante est envisagé initialement pour seulement 25 % des contrats, contre 38 % dans le secteur non marchand ».

Enfin, la DARES relève qu’il y a peu de ruptures dans les premiers mois du contrat. Au bout de six mois, les ruptures sont plus de deux fois plus fréquentes dans le secteur marchand (19 %) que dans le secteur non marchand (8 %), mais ces taux restent inférieurs à ceux qui sont observés pour les contrats aidés classiques où ils sont respectivement de 25 % et de 11 %.

Notes

(1) Dares-analyses n° 081 – Octobre 2014 – Disponible sur http://travail-emploi.gouv.fr.

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