Ras-le-bol de cette maison de retraite. Depuis qu’elle a été rachetée par un entrepreneur vénal, les restrictions budgétaires s’enchaînent. La dernière en date : une seule sortie hebdomadaire par résident, un seul repas chaud, et pas plus de trois tasses de café par jour. Parce qu’elle a envie de « faire un peu la nouba à l’automne de la vie », Märtha, 79 ans, l’héroïne du roman suédois Comment braquer une banque sans perdre son dentier, a décidé de s’affranchir de cette vie d’un ennui mortel, rythmée par les distributions de pilules qui rendent tout le monde apathique. Même les prisonniers semblent mieux vivre qu’elle et ses amis… C’est décidé : cette ancienne institutrice amatrice de polars va se reconvertir en délinquante. Pas grand-chose, juste de quoi passer un an ou deux en prison, où elle sera mieux traitée qu’au Diamant. Dans cette fiction pleine d’humour, elle se voit déjà en Robin des Bois, volant aux riches pour redistribuer aux maisons de retraite, au secteur culturel et, globalement, à tout ce que l’Etat suédois néglige. Sans oublier de s’offrir une belle maison, pour elle et ses proches. « Il y avait certainement quelque chose qui clochait dans cette société quand on était obligé de devenir délinquant pour s’amuser un peu à l’automne de sa vie », ironise la vieille dame.
Pour toucher à son but, elle embarque ses quatre amis, avec qui elle a décidé, il y a trente ans déjà, de finir ses jours. Grâce à un entraînement physique soutenu et au repérage des lieux de cambriolage, les compères sont prêts. Mais leur âge et leur méconnaissance du monde des voyous vont leur jouer des tours.
Comment braquer une banque
sans perdre son dentier
Catharina Ingelman-Sundberg – Ed. Fleuve – 19,90 €