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« Formaliser des plateformes territoriales d’intervention sociale »

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La Fnars (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale) Bourgogne vient de finaliser une étude sur les pratiques des quatre services d’accompagnement et de réinsertion sociale (SARS) mis en place par l’association Le Pont en Saône-et-Loire(1). Amélie de Sousa, déléguée régionale, en commente les résultats, qui devraient permettre l’élaboration d’un cahier des charges.
Pourquoi avoir lancé cette étude ?

Nous nous sommes rendu compte que, dans le contexte de « refondation du travail social » et de développement de la stratégie du « logement d’abord », de nombreuses associations se montraient curieuses de ce que faisaient les SARS. Or, alors qu’il existe depuis 1995, ce dispositif d’accompagnement social global n’avait jamais fait l’objet d’une analyse. Les SARS, qui opèrent sur les territoires ruraux d’Autun, de Cluny, de Louhans, de Mâcon, de Paray-le-Monial et de Tournus, territorialisent l’intervention sociale en permettant à des travailleurs sociaux d’agir auprès de personnes éloignées du milieu urbain, en allant à leur rencontre là où elles vivent : cabane, caravane… souvent dans des situations similaires au sans-abrisme. Financés sur les crédits de l’aide sociale des CHRS, ces services travaillent en complémentarité avec les autres offres d’insertion sur les territoires. Amorcée fin 2013, l’étude a été réalisée en plusieurs étapes, comprenant un long travail d’observation auprès des travailleurs sociaux couplé à des entretiens avec les partenaires et des personnes accompagnées.

Quelle est la plus-value des SARS ?

Nous avons constaté que sans les SARS, de nombreuses personnes en situation d’exclusion en milieu rural seraient restées invisibles car elles ne font pas la démarche d’appeler le 115. Il est possible de les aider sans les déraciner. Ensuite, il ressort de ce focus que les travailleurs sociaux des quatre dispositifs ont développé des capacités d’adaptation liées à leur contexte d’intervention. L’accompagnement hors les murs permet aux équipes d’être plus autonomes et de développer une expertise et une analyse propre au territoire.

Ils peuvent, par exemple mettre en place de façon non-formelle des plateformes territoriales d’intervenants sociaux. Ils sont également les seuls capables de proposer un accompagnement très resserré dans le cadre de situations extrêmement dégradées. Enfin, l’étude met en avant que, malgré cet accompagnement spécifique, la durée moyenne de prise en charge par les SARS est similaire à celle des CHRS et qu’elle ne coûte donc pas plus cher.

Selon vous, seules les associations sont capables de développer ce type de service ?

Actuellement, elles semblent être les seules à avoir cette marge de manœuvre. Si on regarde comment l’action sociale est organisée en France, on ne trouve pas d’équivalent aux SARS : les conseils généraux ont des missions très spécifiques sur des publics ciblés ; les travailleurs sociaux des caisses d’allocations familiales (CAF), de la MSA ou d’autres acteurs en première ligne ne proposent que des permanences limitées à des plages horaires qui ne permettent pas de répondre à l’accompagnement social renforcé de personnes en grande précarité. Le cadre associatif peut, lui, s’adapter à chaque situation.

L’objectif de cette étude était donc de lancer une réflexion avec les services de l’Etat afin d’apporter des réponses transversales pour l’accueil, l’accompagnement et l’insertion. Attention, les SARS ne doivent pas remplacer des dispositifs existants, mais s’intégrer à l’offre afin d’aller là où les autres ne peuvent pas aller.

Vous allez établir un cahier des charges en ce sens ?

L’étude fait l’objet d’une publication accompagnée d’un travail photographique illustrant le concept d’intervention sociale territorialisée. Sur la base plus spécifique de ce qui se passe à Tournus, nous avons produit un diagnostic qui montre comment la CAF, l’Education nationale, l’hôpital, la MSA, le conseil général, le service d’accompagnement à la vie sociale et les autres acteurs de terrain s’organisent pour que chaque usager soit orienté vers les bons interlocuteurs. D’ici à janvier 2015, la Fnars pourra diffuser ce cahier des charges qui permettra à des communautés de communes ou à des conseils généraux de formaliser des plateformes territoriales

Notes

(1) Voir le reportage dans ASH n° 2675 du 24-09-10, p. 32.

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