« Soyons honnêtes : nous sommes en échec » en matière de lutte contre le chômage. C’est ce qu’a déclaré François Rebsamen après l’annonce du nouveau record de demandeurs d’emploi enregistrés en septembre, dans un entretien publié le 24 octobre sur leparisien.fr. En effet, après une légère accalmie en août, les derniers chiffres de la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES)(1) indiquent que le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A (2) a de nouveau augmenté de 19 200 nouveaux inscrits en septembre dernier, pour s’établir à 3 432 500 personnes en métropole (+ 0,6 % sur un mois, + 4,3 % sur un an). Cependant, tempère le ministère du Travail, « la progression mensuelle moyenne du chômage ralentit ce trimestre » : + 11 400/mois, contre + 16 300/mois au deuxième trimestre et + 14 000 au premier. Dans les catégories B et C, le nombre de chômeurs est également reparti à la hausse en septembre : respectivement + 1,1 % et + 2,4 % (soit + 5,9 % et + 10,9 % sur un an). Au total, catégories A, B et C confondues, 5 128 200 chômeurs étaient inscrits sur les listes des demandeurs d’emploi en septembre en métropole, soit une augmentation de 1 % par rapport aux chiffres d’août dernier et une hausse de 5,7 % sur un an (5 431 500 personnes en comptabilisant les départements d’outre-mer).
Catégories A, B et C confondues, la situation des jeunes de moins de 25 ans sans emploi se dégrade quelque peu : après une légère baisse en août (– 0,1 %), leur nombre a de nouveau augmenté de 0,4 %. Cette progression « nécessite de soutenir l’effort en faveur de l’insertion des jeunes, même si les emplois d’avenir ont permis en un an une baisse de 1,2 % du nombre d’inscrits », précise le ministère. Le nombre de chômeurs d’au moins 50 ans a, lui aussi, continué de progresser (+ 1 % sur un mois, + 11,1 % sur un an). Toutefois, se référant à la « progression mensuelle moyenne du chômage », le ministère relève que le chômage des seniors a connu « son plus faible trimestre de hausse depuis le premier trimestre 2011 ».
Par ailleurs, le nombre d’inscrits à Pôle emploi en catégories A, B et C depuis un an ou plus a augmenté de 1,5 % en septembre (+ 10 % sur un an), comme celui des personnes inscrites depuis moins de un an (+ 2,7 % sur an)(3). Les entrées à Pôle emploi dans ces trois catégories ont crû de 1,6 % en septembre (– 1,6 % sur un an). Tous les motifs d’entrée sont en hausse (fins de contrat à durée déterminée, de mission d’intérim, licenciements autres qu’économiques…), sauf celui du licenciement économique (– 7,4 % en septembre). Quant aux sorties des listes des demandeurs d’emploi en catégories A, B et C, elles ont diminué de 9,6 % (– 0,2 % sur un an). Les sorties pour reprises d’emploi déclarées ont baissé de 4,9 %.
Par ailleurs, le nombre des offres d’emplois collectées par Pôle emploi a diminué de 6,9 % (– 0,2 % sur un an). A noter, enfin, que 873 300 demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B et C avaient en septembre un droit payable au revenu de solidarité active, soit 16,9 % des chômeurs de ces trois catégories.
(1) DARES Indicateurs n° 080 – Octobre 2014 – Disponible sur
(2) La plupart des demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi sont tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi. Certains sont sans emploi (catégorie A), d’autres ont exercé une activité réduite d’au plus 78 heures au cours du mois (catégorie B) ou une activité réduite longue de plus de 78 heures (catégorie C).
(3) A noter que les données de la DARES concernant l’ancienneté et la durée d’inscription sur les listes des demandeurs d’emploi sont communiquées pour les catégories A, B et C confondues.