Auditionné le 28 octobre en commission élargie de l’Assemblée nationale sur la mission budgétaire « travail et emploi » dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances pour 2015, le ministre du Travail a confirmé que la subvention accordée à Pôle emploi serait stabilisée à 1,519 milliard d’euros l’an prochain (1). Cet objectif de stabilisation « ambitieux » implique que l’organisme fasse « plus et mieux » , a estimé le ministre. C’est l’enjeu de l’actuelle négociation de la convention tripartite Etat-Unedic-Pôle emploi pour la période 2015-2017, qui « sera signée d’ici la fin de l’année », a-t-il précisé.
François Rebsamen a détaillé devant les députés les recommandations qu’il a d’ores et déjà adressées à Jean Bassères, directeur général de Pôle emploi. L’opérateur public « devra notamment consacrer plus de temps et mieux outiller les conseillers pour améliorer le diagnostic et l’adaptation de l’accompagnement aux personnes ». « Faire plus pour ceux qui en ont besoin » avec « une part accrue de publics en accompagnement renforcé ». Il invite également l’opérateur à accroître sa capacité à prendre en charge des personnes ayant des difficultés sociales en « développant » l’accompagnement global avec les départements. Lancé en avril dernier, ce mode de suivi, en partenariat avec les conseils généraux, est destiné aux demandeurs d’emploi rencontrant des difficultés professionnelles et sociales (logement, santé…). A ce jour, sept départements ont signé une convention avec Pôle emploi et 904 demandeurs d’emploi sont suivis (2). L’objectif est d’atteindre « 60 départements d’ici à juillet 2015 » , a indiqué le ministre.
Enfin, Pôle emploi doit « développer le service à distance », « renforcer sa capacité à identifier les publics qui décrochent » ou encore « améliorer son offre de service entreprises en spécialisant des équipes dédiées », a demandé François Rebsamen. « A budget constant, l’atteinte de ces objectifs va nécessiter une mise en œuvre progressive, mais surtout des gains d’efficience et une meilleure utilisation des effectifs et donc des redéploiements », a-t-il conclu.
(1) Sur le détail du budget 2015 de la mission « travail et emploi », voir ASH n° 2879 du 17-10-14, p. 57.