Déjà inquiets pour l’avenir des secteurs social, les membres de l’Organisation nationale des éducateurs spécialisés (ONES) le sont encore plus depuis que le gouvernement s’est fixé l’objectif de réaliser 50 milliards d’euros d’économies. « Diminuer les moyens des établissements et services, sans cohérence avec les besoins réels, annonce plus de souffrance au travail pour les professionnels surmenés. Plus de souffrances aussi pour les enfants, adolescents, adultes que nous accompagnons », pointe l’association. Dans le cadre de la préparation des « états généraux du travail social », l’ONES a collecté des témoignages d’éducateurs spécialisés. Réunies dans un manifeste (1), ces 100 doléances de terrain, une fois analysées et classées, ont permis l’élaboration de 22 propositions qui, quand elles auront recueilli suffisamment de signatures, seront envoyées aux pouvoirs publics – dont le ministère des Affaires sociales.
Afin de réduire les inégalités territoriales dans la prise en charge du handicap, la protection de l’enfance et l’aide aux plus démunis, l’ONES appelle ainsi l’Etat à « mutualiser les dépenses sociales et médico-sociales entre départements et régions ». Elle estime également nécessaire que l’inspection générale des affaires sociales « renforce les contrôles concernant l’utilisation de l’argent public et son affectation réelle aux projets sociaux et éducatifs ». Elle demande la création d’un fonds spécifique dédié à l’accompagnement des majeurs de 21 ans en voie de sortir de l’aide sociale à l’enfance, « destiné à inciter les institutions à développer des projets innovants permettant d’assurer la continuité des dispositifs ». Autres propositions, créer un Haut Conseil du travail social représentatif des différents métiers relevant du code de l’action sociale et des familles, renforcer la démocratie participative en l’inscrivant dans la loi, ou encore définir par branche et par secteur « un ratio du nombre d’usagers par travailleur social ».
(1) Disponible sur