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A l’occasion de la Journée du refus de la misère, le CNLE affiche ses priorités

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Dans un vœu formulé à l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE) s’est déclaré « très préoccupé par la stigmatisation et les discriminations croissantes subies par les plus pauvres ». L’instance a en effet souhaité « prendre sa part dans [la] mobilisation [du 17 octobre] et attirer l’attention du gouvernement sur plusieurs sujets », au premier rang desquels « les préjugés et la méfiance [qui] semblent se renforcer » à l’égard des plus précaires(1). Les membres du conseil déclarent ainsi soutenir la demande d’ATD quart monde pour que « les discriminations [visant] des personnes du seul fait de leur situation de précarité sociale [soient] interdites par la loi » et demandent au gouvernement « d’envisager l’introduction dans la législation française du critère de précarité sociale comme motif prohibé de discrimination ».

Le CNLE appelle par ailleurs à « une mise en place rapide » des résolutions prises lors de la conférence sociale de l’été dernier(2). Il souhaite notamment que « les discussions en cours entre des associations de lutte contre la pauvreté et l’exclusion et les partenaires sociaux puissent déboucher sur une avancée sociale (un accord national interprofessionnel) pour l’accès à un emploi accompagné des personnes en difficulté sociale ou professionnelle et des chômeurs de longue durée » (voir la position de François Rebsamen sur le sujet, ce numéro page 10).

Dans le champ de l’accès aux soins, alors que les taux de non-recours à l’aide à l’acquisition d’une couverture complémentaire santé (ACS) et à la couverture maladie universelle (CMU) « restent trop élevés », le CNLE demande à nouveau que ces dispositifs soient simplifiés et étendus.

Autre motif d’inquiétude : la politique nationale d’hébergement et d’accompagnement des personnes sans logement, qui « doit être profondément revue car des solutions moins coûteuses existent et ont été proposées au gouvernement », insiste le CNLE, particulièrement préoccupé par l’état des lieux dressé par le SAMU social de Paris dans une enquête récente sur les enfants et les familles sans logement en Ile-de-France(3). En outre, « à l’heure où les dispositifs d’urgence éprouvent les limites de leurs capacités face aux flux migratoires », l’institution soutient la proposition d’une conférence de consensus pour repenser l’articulation entre les politiques d’hébergement et d’accueil des migrants.

Le CNLE déplore également l’attitude des pouvoirs publics à l’égard des Roms dans notre pays, la « réponse politique dominante » en la matière restant avant tout policière. Et d’appeler le gouvernement « à répondre favorablement » à la demande récente du commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe d’arrêter les évacuations forcées des campements rom et d’« aider ces populations très précaires à s’installer et s’insérer ». Le conseil souhaite également que les collectivités territoriales reconnaissent l’habitat mobile permanent comme un mode de logement et que « leur refus d’aménager leur territoire soit sanctionné comme une forme de discrimination ».

Enfin, presque deux ans après le lancement du plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, celui-ci doit, « plus que jamais », être le fil conducteur de la politique du gouvernement dans ce domaine. Quant à la journée du 17 octobre, elle « ne doit pas seulement servir à interpeller les élus et les acteurs économiques mais elle doit aussi mobiliser l’ensemble des citoyens pour lutter contre la pauvreté au sens monétaire, la pauvreté en termes de relations, la pauvreté en capacité à se projeter, à imaginer un avenir meilleur ».

Notes

(1) Voir notamment le « Baromètre de la cohésion sociale » 2014, réalisé par le Crédoc à l’initiative de la direction générale de la cohésion sociale, ce numéro, p. 19.

(2) Voir ASH n° 2868 du 11-07-14, p. 5.

(3) Voir ASH n° 2877 du 3-10-14, p. 15.

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