« La coupe est pleine ! », alerte la CFDT Santé sociaux au lendemain de l’avis défavorable formulé par la commission nationale d’agrément sur l’avenant du 18 avril 2014 à la convention collective de la branche de l’aide, de l’accompagnement, des soins et des services à domicile (BAD) qui prévoyait de revaloriser la valeur du point de 1 % (voir ce numéro, page 47). Alors que les salaires n’ont pas été augmentés depuis 2009, la CFDT Santé sociaux dénonce des « pertes de pouvoir d’achat [qui] se cumulent avec des conditions de travail archaïques ». Elle considère ce nouvel événement comme « une gifle » pour les salariés. La FNAS (Fédération nationale de l’action sociale)-FO condamne également cette décision, qui traduit, selon elle, « le mépris envers les salariés ». Ce refus est d’autant plus mal vécu qu’il est en contradiction avec les déclarations formulées par Laurence Rossignol, secrétaire d’Etat aux personnes âgées, dans le cadre de l’examen du projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement. Le 9 septembre, le secrétaire d’Etat présentait en effet le devenir des services d’aide à domicile comme « un chantier prioritaire », pour lequel la réforme doit apporter « des réponses pérennes aux questions de professionnalisation, de conditions de travail ».
Le 24 septembre, les cinq syndicats de salariés s’étaient d’ailleurs mobilisés avec les quatre fédérations employeurs – Adessadomicile, l’Union nationale ADMR (Associations du service à domicile), la Fnaafp-CSF (Fédération nationale des associations de l’aide familiale populaire) et l’UNA (Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles) – pour alerter « sur la situation de crise vécue par l’ensemble des structures » et des 231 000 salariés de la branche. Ils avaient notamment rappelé que les difficultés structurelles des services altéraient les conditions de travail et la santé des salariés ainsi que les possibilités de recrutement et l’attractivité du secteur. L’agrément de l’avenant revalorisant la valeur du point aurait été, selon eux, « un premier geste ».