Le président de la République s’est engagé, le 9 octobre, à maintenir les moyens budgétaires prévus pour la mise en œuvre du troisième plan « autisme » lancé en mai 2013(1), au cours d’une visite en Charente au centre d’action médico-sociale précoce (CAMSP) de Soyaux, puis au groupe scolaire Ronsard à Angoulême, qui comprend l’une des 30 premières unités d’enseignement en maternelle ouvertes à la rentrée 2014 pour accueillir sept enfants. « Dans cette période où l’on parle beaucoup d’économies budgétaires, vous pourriez craindre que le plan “autisme” soit lui-même concerné, il ne l’est pas », a déclaré le chef de l’État, avant d’ajouter que « tous les engagements qui ont été pris dans le cadre de ce plan en 2013 seront respectés dans leur intégralité jusqu’en 2017 ».
En marge de ce déplacement, un bilan d’étape de la mise en œuvre du plan, rendu public par l’Elysée, fait état des premières réalisations effectives à la fin septembre et annonce les prochaines étapes prévues en 2015. Rappelons qu’un premier « bilan d’étape » du plan « autisme » avait déjà été présenté en février dernier, près de dix mois après son lancement, par l’ancienne ministre déléguée chargée des personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti(2). Doté de 205 millions d’euros, le plan « autisme » prévoit, entre autres, la création de 3 400 places et de plus de 800 postes en établissements et services médico-sociaux, et met notamment l’accent sur le dépistage précoce des enfants, dès l’âge de 18 mois.
Parmi les principales réalisations à la fin septembre, selon l’Elysée, figurent donc les 30 premières unités d’enseignement en maternelle qui doivent contribuer à pallier les balbutiements de l’inclusion scolaire des jeunes autistes, en associant enseignants et professionnels médico-sociaux au sein de l’école ordinaire, avec un coût moyen de l’ordre de 280 000 € pour financer l’intervention d’éducateurs, de psychomotriciens, d’aides médico-psychologiques, d’orthophonistes, de psychologues, ainsi que le matériel nécessaire.
Depuis le lancement du plan, se poursuit par ailleurs l’effort en faveur de la formation des professionnels (avec un millier d’entre eux formés chaque année) et la montée en charge de l’accompagnement des familles (dans sept premières régions, pour quelque 650 bénéficiaires).
Quant aux prochaines étapes annoncées pour 2015, elles passent, notamment, par l’ouverture à la prochaine rentrée de 210 nouvelles places en unités d’enseignement en maternelle (sur un total de 700 places pour 100 unités programmées sur la durée du plan) et par la création de 100 places en services d’éducation spéciale et de soins à domicile. « Au total, 21,4 milliards d’euros de crédits de paiements supplémentaires sont prévus au projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2015 », rappelle encore l’Elysée.
Les 1 500 places dans les structures pour adultes (foyers d’accueil médicalisé et maisons d’accueil spécialisées) ne seront, quant à elles, livrées qu’à partir de 2016. « D’ores et déjà, la totalité des autorisations d’engagement nécessaires à ces ouvertures a été notifiée », assurent toutefois les services de François Hollande, expliquant que « le déport de la réalisation sur la deuxième moitié de la période du plan tient compte des procédures nécessaires aux appels à projets et à la sélection des projets ».
« Globalement, les autorisations d’engagement sur les crédits médico-sociaux notifiées au titre de l’ensemble des actions du 3e plan « autisme » […] représentent, fin septembre 2014, 107 millions d’euros, soit plus de la moitié du total à notifier pour la mise en œuvre de ce plan », indique également l’Elysée.
Enfin, précise le bilan, le décret sur l’évolution des missions et la gouvernance des centres de ressources autisme, qui accordera « une place importante aux représentants des familles », sera publié très prochainement.