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Objets en réinsertion

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« Patinés, dépareillés, singuliers, ils sont uniques, ils sont rares, ils ont une histoire à raconter. » « Ils », ce sont tous ces objets donnés par des particuliers à Emmaüs Défi. L’écrivain Lise Benincà a voulu leur donner une voix, conter leur parcours. A l’origine de ce projet de résidence artistique financé par la région Ile-de-France, il y avait « l’envie de porter la littérature dans un lieu où on ne s’attend pas à la trouver ». Pour cela, Lise Benincà s’installe durant neuf mois rue Riquet, à Paris, « au milieu des choses ». Neuf mois pendant lesquels elle prend comme sujet d’écriture « des chaises, des buffets, des armoires, des lampes de chevet, des livres, des chemises de nuit, des sandales et des pantoufles, des assiettes, des peluches, un porte-plume, des coupelles en faïence, des sacs à main, des tissus, des rideaux, un bougeoire, une boule à facettes » au passé non identifié. Transmis de main en main, ils finissent par atterrir dans les cartons d’Emmaüs Défi, où les salariés en insertion les trient, les réparent et les mettent en vente à des prix accessibles à toutes les bourses. Ces grands exclus retournent par ce biais progressivement dans la vie active et sociale. A travers ces objets, atterris là sans qu’on sache pourquoi leur propriétaire a choisi de s’en défaire, c’est aussi l’aventure d’Emmaüs Défi que Lise Benincà raconte dans Des objets de rencontre. Et toutes les personnes qu’elle croise dans ce lieu étonnant deviennent alors les personnages émouvants de son récit. Ils sont bénévoles, travailleurs sociaux, salariés ou clients – ceux qui se crêpent le chignon parce qu’ils veulent le même meuble, ceux qui marchandent, ceux qui font la queue dès l’aube le samedi matin pour faire les meilleures affaires, ceux qui sautent de joie devant des vieilleries. « Ce qui est extraordinaire, c’est que tout finit par se vendre », s’étonne l’auteure. Au final, selon elle, « le meilleur chez Emmaüs, plus que d’écrire encore, c’est d’écouter ». « Des projets artistiques comme celui de Lise nous accompagnent sur le terrain de l’estime de soi, pointe Charlie Vincent, fondateur d’Emmaüs Défi, dans la préface. Sa démarche ouvre de nouvelles perspectives, la possibilité d’une légèreté retrouvée, l’idée que la beauté peut s’exprimer de bien des manières et toujours surprendre quand elle surgit là où on ne l’attend pas. »

Des objets de rencontre

Lise Benincà – Ed. Joëlle Losfeld – 17,50 €

Culture

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