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Déceptions en cascade pour l’aide à domicile

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C’est la douche froide pour le secteur de l’aide à domicile. Mobilisées depuis plusieurs semaines pour que les fonds issus de la contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (CASA) puissent être alloués à la prise en charge des personnes âgées dès le 1er janvier 2015 sans attendre la promulgation de la loi d’adaptation de la société au vieillissement, les quatre fédérations d’aide à domicile – Adessadomicile, ADMR, UNA et FNAAFP-CSF – sont vent debout contre l’avant-projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2015 (voir les grandes lignes de ce texte dans ce numéro, page 5) qui ne prévoit d’allouer, indiquent-elles, que 50 millions d’euros – soit une partie seulement des recettes de la CASA qui ne seront pas consommées – au financement d’opérations d’investissement immobilier dans les établissements et services. Alors qu’elles considèrent que la CASA est détournée depuis deux ans, les fédérations dénoncent « un nouveau camouflet pour l’aide à domicile ».

Elles n’ont, par ailleurs, pas digéré les propos tenus par Laurence Rossignol, secrétaire d’Etat chargée des personnes âgées et de l’autonomie, le 25 septembre (voir ce numéro, page 8). Selon cette dernière, « continuer à tenir des discours en faveur d’un taux d’intervenants diplômés très important n’est pas raisonnable ni même souhaitable » et le diplôme d’Etat d’auxiliaire de vie sociale (DEAVS) ne peut être « le passage obligé ». Même si la secrétaire d’Etat a, dès le lendemain de ce discours, voulu se défendre d’« un malentendu », estimant que « toutes les actions de valorisation et de professionnalisation des métiers du domicile ne se résument pas aux diplômes et les plans de formation des services en témoignent », les fédérations y ont vu un mauvais signal : « La politique de professionnalisation des 30 dernières années ne peut pas être reniée de la sorte. » Pour Didier Duplan, directeur général adjoint d’Adessadomicile, la secrétaire d’Etat « nous ramène à des petits boulots » et ses propos signent « la non-reconnaissance du secteur qui forme depuis des années les professionnels ». « Alors que nous attendions un plan d’actions pour le secteur, nous assistons à sa remise en cause complète ! », s’indigne-t-il. Refusant de « brader l’intervention à domicile », les fédérations demandent au gouvernement d’agréer l’accord visant à augmenter la valeur du point.

Plus globalement, le discours de la secrétaire d’Etat est « une profonde déception », ajoute Didier Duplan. Si les fédérations étaient conscientes du peu de marge financière de la secrétaire d’Etat, elles regrettent l’absence de mesures nouvelles. « Laurence Rossignol aurait pu annoncer un plan d’action autour de l’organisation du secteur, de la gouvernance, de l’emploi, mais elle n’a fait que rappeler ce qui est inscrit dans le projet de loi “vieillissement” », regrette Yves Verollet, directeur général d’UNA. Point positif néanmoins, les annonces sur les Spasad (services polyvalents d’aide et de soins à domicile) sont plutôt bien accueillies par les fédérations, qui militent pour la reconnaissance de ce dispositif depuis plusieurs années.

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