Au terme de trois semaines de négociations, la France et le Royaume-Uni ont conclu un accord sur la « gestion de la pression migratoire » à Calais (Pas-de-Calais), qui prévoit notamment une contribution britannique de 15 millions d’euros en trois ans, a annoncé le ministre de l’Intérieur français le 20 septembre. « Le Royaume-Uni reconnaît en effet qu’il est responsable avec la France des mesures urgentes et de long terme qui doivent être mises en place face à cette situation », a expliqué Bernard Cazeneuve dans un communiqué.
Plusieurs mesures ont été décidées dans le cadre de cet accord. Et, en premier lieu, la création d’un fonds commun, alimenté par une contribution britannique de 5 millions d’euros par an pendant trois ans, soit 15 millions d’euros au total. Ce fonds financera des actions destinées non seulement à sécuriser le port de Calais, mais aussi à « s’assurer que des mesures efficaces sont prises afin de protéger les personnes vulnérables telles que les victimes de la traite des êtres humains ». « Ceci inclut, par exemple, de s’assurer que ces victimes reçoivent l’aide et le soutien appropriés », a indiqué le pensionnaire de la Place Beauvau dans une déclaration conjointe avec son homologue britannique, Theresa May.
Les deux ministres se sont aussi accordés pour que leurs agents travaillent ensemble à l’amélioration de la qualité des contrôles frontaliers. Des efforts seront faits, en outre, pour renforcer la coopération opérationnelle, par exemple pour identifier les mesures permettant de s’assurer que les migrants n’enfreignent pas les lois des deux pays. Des « initiatives conjointes en matière de retours » sont également évoquées.
La coopération policière pour démanteler les filières de passeurs sera par ailleurs renforcée, avec notamment des échanges de fonctionnaires de police et un partage accru d’informations opérationnelles. Enfin, des campagnes d’information communes seront effectuées auprès des migrants pour dissuader les tentatives des clandestins d’entrer au Royaume-Uni. « Ces messages pourraient être diffusés parallèlement aux informations sur l’asile en France ou le retour volontaire. »