A l’occasion de la consultation organisée le 19 septembre, à l’initiative du chef de l’Etat, pour développer l’apprentissage, l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (UDES) a formulé « une trentaine de propositions concrètes pour lever les freins existants et augmenter le recours au contrat d’apprentissage dans les entreprises de l’économie sociale et solidaire ».
L’économie sociale et solidaire (ESS) recouvre en effet « des secteurs d’activité particulièrement attrayants pour des jeunes en apprentissage », selon l’UDES, qui évoque notamment l’animation, le sport, le tourisme social et familial, la petite enfance, le médico-social ou encore l’aide et les soins à domicile. Mais ce « fort potentiel » est entravé par différents « freins qui pèsent sur l’ensemble du dispositif (méconnaissance par les employeurs, spécificités d’activité, faible perception par les jeunes des possibilités de carrière dans le secteur…) ». Aujourd’hui, seuls 3 600 apprentis et 3 500 jeunes en contrat de professionnalisation sont accueillis chaque année par des entreprises de l’ESS, soutenues par 40 centres de formation des apprentis (CFA), rappelle l’UDES. Ses recommandations visent à remédier à ce paradoxe : alors que le gouvernement s’est fixé un objectif de 500 000 apprentis en 2017, « le nombre d’entrées en apprentissage s’est effondré au cours de l’année 2013, marquant une diminution de 8 %, baisse encore accentuée au cours des cinq premiers mois de l’année 2014 avec - 13 % ». Sans compter qu’au-delà de son intérêt en matière d’emploi, l’apprentissage constitue aussi un atout pour les employeurs du secteur, « dans un contexte marqué par des perspectives importantes de renouvellement des équipes et de développement de l’activité ». Valoriser et motiver les salariés en seconde partie de carrière par « la mise en place de responsabilités tutorales et une dynamique de transmission des compétences en interne » figure aussi parmi les enjeux identifiés par l’organisation.
La trentaine de propositions qu’elle souhaite promouvoir vise « à simplifier et à assouplir les processus d’apprentissage ». Parmi elles : octroyer systématiquement une aide à l’obtention du permis de conduire, sur les fonds régionaux, dans les secteurs d’activité où les déplacements avec un véhicule personnel sont une condition requise pour l’obtention de l’emploi concerné (services à domicile par exemple). L’UDES propose également d’autoriser les apprentis à commencer leur contrat en cours d’année, afin qu’ils puissent avoir davantage d’opportunités d’embauche et faire leur entrée en centre de formation tout au long de l’année. L’organisation invite aussi à généraliser la mise en place de « task forces » territoriales dédiées à l’alternance, en assurant la mobilisation de chaque opérateur de l’emploi (missions locales, Pôle emploi, Cap emploi…). Autre piste défendue: augmenter les moyens financiers de l’Etat et des régions en faveur de l’aide au logement et de la mobilité pour les apprentis.