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La future Commission européenne de Jean-Claude Junker prend forme

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La Commission européenne s’apprête à changer de visage, après dix années sous la conduite de José Manuel Barroso. A partir du 1er novembre et pour les cinq ans à venir, elle sera présidée par le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker(1) et réorganisée autour de grands « pôles de projets » prioritaires animés par sept vice-présidents, qui piloteront et coordonneront le travail de 20 commissaires, responsables chacun d’un portefeuille concret.

Ainsi, la sociale-démocrate belge Marianne Thyssen occupera le poste de commissaire à l’Emploi, aux Affaires sociales, aux Compétences et à la Mobilité professionnelle. Elle travaillera sous la houlette de deux vice-présidents : le Finlandais Jyrki Katainen (en charge de l’emploi, de la croissance, de l’investissement et de la compétitivité) et le Letton Valdis Dombrovskis (chargé de l’euro et du dialogue social), tous deux connus pour leur défense des politiques d’austérité pendant la crise de l’euro. Ensemble, ils contribueront au paquet « emploi, croissance et investissement » de 300?milliards d’euros pour la période 2014-2016, que doit présenter Jean-Claude Juncker dans les trois premiers mois de son mandat. Il revient à Marianne Thyssen d’examiner les priorités et le financement des politiques afin de cibler les jeunes sans emploi. Elle aura notamment pour missions de soutenir l’innovation sociale, d’accélérer et d’élargir la mise en œuvre de la garantie pour la jeunesse (soutien aux jeunes dans les quatre mois suivant leur sortie de l’école) et d’améliorer les compétences des étudiants (en promouvant la formation continue et l’apprentissage tout au long de la vie). Elle sera également chargée de la directive « anti-discrimination », bloquée depuis des années au Conseil de l’Union européenne.

Les autres portefeuilles ont été distribués en fonction d’une logique très simple: l’implication de chaque pays. Ainsi, la Grèce, largement critiquée pour sa gestion des migrants qui passent les frontières gréco-turques pour se rendre en Europe, a reçu le portefeuille de l’Immigration et des Affaires intérieures tandis que la Hongrie, fustigée pour ses infractions aux droits de l’Homme (Roms, réforme judiciaire et loi sur les médias), a obtenu l’Education, la Culture, la Jeunesse et la Citoyenneté. Le conservateur grec Dimitris Avramopoulos devra notamment développer une nouvelle politique des migrations légales, en révisant notamment la directive « carte bleue » de 2009 (conditions et procédures d’entrée des ressortissants de pays tiers hautement qualifiés). Il devra aussi renforcer Frontex, l’agence européenne de contrôle aux frontières externes de l’Union européenne. Le conservateur hongrois Tibor Navracsics, lui, s’occupera de la modernisation des systèmes d’éducation et du soutien à la mobilité des étudiants à travers le programme Erasmus +.

Parmi les autres commissaires désignés, citons encore la libérale tchèque Vera Jourova chargée de la Justice, des Consommateurs et de l’Egalité des genres ainsi que le social-démocrate lituanien Vytenis Andriukaitis pour la Santé et la Sécurité alimentaire.

Les candidats désignés vont maintenant être auditionnés un à un par le Parlement européen, qui devra ensuite approuver l’ensemble du nouveau collège lors d’un vote à la fin octobre.

Notes

(1) Jean-Claude Juncker a été choisi comme président de la Commission par les dirigeants de l’Union européenne après la victoire du Parti populaire européen (PPE) aux dernières élections européennes.

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