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« Une part croissante de la population en est réduite à survivre », témoigne le Secours populaire

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Sept questions ont été posées à plus de 1 000 personnes dans le cadre du 8e Baromètre annuel du Secours populaire(1), dont les résultats ont été dévoilés le 11 septembre, à l’occasion du lancement de sa campa­gne « Pauvreté-Précarité 2014 ». L’objectif était de savoir comment est perçue la pauvreté en France. Première information : 66 % des personnes interrogées disent avoir un proche qui vit dans la pauvreté, contre 56 % en 2007. Pour 29 % d’entre elles, ce sont des membres de leur famille. Ces préoccupations leur sont devenues si familières que 86 % déclarent craindre de voir la pauvreté frapper leurs enfants. Pour 55 %, les prochaines générations ont des risques « beaucoup plus élevés » de connaître un jour une situation de pauvreté que la leur. 35 % des sondés affirment avoir eux-mêmes expérimenté la pauvreté à un moment de leur vie (ils n’étaient que 30 % avant la crise).

Que signifie être pauvre, selon eux ? Ne pas pouvoir régler ses dépenses d’énergie (94 %), être dans l’incapacité de payer son loyer, son emprunt immobilier ou les charges de son logement (92 %), ou encore ne pas pouvoir envoyer ses enfants en vacances au moins une fois par an (74 %). Pour 80 % des personnes interrogées, c’est aussi ne pas pouvoir s’acheter des vêtements convenables, et pour 91 % ne pas pouvoir accéder à une alimentation saine et équilibrée.

Cette année encore, les sondés estiment qu’on peut être considéré comme pauvre en dessous de 1 070 € par mois pour une personne seule. Le Secours populaire pointe que ce montant est proche du SMIC mensuel net – 1 128 € – mais supérieur au seuil de pauvreté officiel de 987 €. L’association précise que cette impression varie en fonction de la région de résidence : les Franciliens considèrent qu’on est pauvre avec moins de 1 230 €, tandis que ceux qui habitent la province évoquent la somme de 1 034 €. Concernant leur situation personnelle, seules 40 % des personnes interrogées affirment parvenir à mettre « un peu d’argent de côté » et près de 11 % avouent « ne pas parvenir à boucler leur budget mensuel sans être à découvert »… Ce qui renforce leur vulnérabilité face aux aléas de la vie. Ces problèmes financiers ont des conséquences concrètes : 18 % des sondés déclarent avoir renoncé à une consultation chez le dentiste en raison de son coût, 13 % à l’achat de médicaments et 10 % à la simple consultation d’un médecin généraliste.

Une analyse qui converge avec le montant des « ressources disponibles pour vivre » des personnes aidées par l’association, rendu public pour la première fois par le Secours populaire(2). En 2013, 48 % des ménages aidés percevaient le RSA, 17 % déclaraient disposer d’un salaire (en moyenne 841 €) et 14 % touchaient des allocations chômage (pour un montant moyen de 644 €). Ceux qui percevaient une prestation au titre du handicap étaient près de 12 % et les retraités 9 % (avec une pension moyenne de 722 €). Malgré des prestations sociales en complément (38 % de ménages mentionnaient des allocations familiales), ces personnes devaient recourir à des aides solidaires supplémentaires. En moyenne, le public accueilli avait 5,60 € de « disponibles pour vivre par jour et par personne ». Il s’agissait des ressources restantes une fois acquittées les charges obligatoires liées au logement, à la fiscalité, au transport, à la garde des enfants, à leurs activités extrascolaires et aux crédits divers. Parmi les ménages interrogés, 6,5 % avaient un « disponible pour vivre » négatif ou nul. Ce qui pousse le Secours populaire à conclure « qu’une part croissante de la population en est réduite à survivre » et que, pour ces personnes, l’épargne est « un luxe inaccessible ».

Notes

(1) Enquête IPSOS réalisée par téléphone les 4 et 5 juillet auprès de 1 006 personnes âgées de 15 ans et plus – Disponible sur www.secourspopulaire.fr.

(2) Grâce à la base Atrium Pop Accueil dont se sont dotées les fédérations du Secours populaire depuis 2011 afin de recueillir des informations sur les personnes reçues dans leurs permanences. L’étude s’est faite sur une base de 75 485 ménages.

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