a souvent une dimension « instrumentale » dans les établissements, puisqu’elle sert à asseoir « l’emprise » de l’institution sur les individus. Mais, analyse la revue d’ethnologie Terrain, l’attente marque aussi les limites de la capacité de l’institution à réaliser les objectifs qu’elle s’assigne en cantonnant ces derniers dans la passivité. Attendre, c’est ce à quoi les demandeurs d’asile hébergés dans les CADA passent leur temps. Une anthropologue a étudié la « monotonie » de leurs journées très cadrées. Elle constate des « souffrances morales voire des troubles psychologiques liés à l’inactivité professionnelle » et au fait de rester « les bras croisés ». En maison d’arrêt, une sociologue montre qu’au temps « vide et trop long » des prisonniers répond le temps « plein et trop court » des personnels pénitentiaires qui ne peuvent pas répondre à toutes les attentes des détenus. Ces différents temps d’attente rompent avec la perception et les usages du temps ordinaire.
Côté terrain
En revues – L’attente
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