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Ecoles de la deuxième chance : un cadre « structurant », selon la DARES

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En 2013, les écoles de la deuxième chance (E2C) ont accueilli 14 150 jeunes sur une centaine de sites. Ce dispositif, qui s’adresse aux moins de 26 ans sortis du système éducatif sans diplôme ni qualification professionnelle pour leur proposer un parcours individualisé, fondé sur l’alternance en entreprise, s’est particulièrement développé (doublement des effectifs et des sites) entre 2009 et 2011. Année depuis laquelle il enregistre une « progression [qui] reste soutenue avec une augmentation annuelle de 10 % du nombre de jeunes accueillis », souligne la DARES (direction de l’animation, de la recherche, des études et des statistiques) dans une étude qualitative sur ses pratiques(1).

Si les stagiaires rencontrés présentent une grande diversité de parcours, tous « sont marqués par des ruptures scolaires et souvent personnelles » avec, pour beaucoup, des problèmes cumulés dans plusieurs domaines (financiers, de santé, de logement, de mobilité, de délinquance…). Les principaux « prescripteurs » restent les missions locales : elles « apprécient en particulier la longueur de la formation [le parcours dure entre six et huit mois] et l’opportunité pour les jeunes d’y entrer tout au long de l’année, contrairement à d’autres formations », relève l’étude. Elle précise que « certains conseillers de mission locale rencontrés situent l’E2C comme une offre de la “dernière chance”, qui serait proposée à la suite de précédentes orientations infructueuses ».

Passé le critère de la motivation, les pratiques de recrutement sont très disparates. Dans toutes les écoles, cependant, « la validation du recrutement se fait au terme d’une période d’essai, appelée aussi période d’intégration », dont la durée varie de deux à sept semaines, incluant généralement un stage de découverte en entreprise. « Dans les écoles visitées, entre 10 % et 25 % des jeunes n’arrivent pas au terme de leur période d’essai », cet abandon étant dans la majorité des cas à leur initiative, pour des raisons liées à un manque de mobilisation ou à un refus du cadre imposé. Ceux qui la valident deviennent stagiaires de la formation professionnelle et reçoivent à ce titre une rémunération mensuelle, qui varie entre 130 et 650 € en fonction du profil du jeune.

Le cadre d’apprentissage des E2C se veut global, « pour parvenir à un effet structurant pour le jeune ». Toutes les E2C ont ainsi mis en place un pôle social afin de « trouver des solutions aux problèmes liés au logement, à la santé, aux gardes d’enfants, à la mobilité et au surendettement ». Les effets sont positifs, la majorité des jeunes rencontrés déclarant « une confiance et une image de soi restaurées [et témoignant] d’une progression effective dans l’appropriation de leur parcours », relève la DARES. Elle relève que « l’adhésion des jeunes est renforcée par le haut niveau de ressources mobilisées », sur le plan financier comme sur celui des ressources humaines et matérielles. Cela n’exclut pas cependant des ruptures en cours de parcours – entre 15 % et 35 % dans les écoles visitées.

Le temps passé en entreprise représente entre 40 et 55 % du parcours. Par ailleurs, pour développer leur autonomie, les jeunes sont rapidement initiés aux méthodes de recherche d’emploi. Un autre volet de l’accompagnement concerne l’ouverture à l’environnement extérieur et la connaissance de soi. Dans ce cadre, les écoles proposent des activités socioculturelles et sportives très diversifiées, obligatoires ou optionnelles, dont l’organisation varie d’un établissement à l’autre. Autre axe fort: la proximité des E2C avec leur territoire d’implantation, chacune se construisant « comme une réponse aux besoins des acteurs économiques du territoire ». L’étude souligne ainsi « la place cruciale des acteurs économiques locaux » dans les instances de gouvernance des écoles. Petit bémol néanmoins : l’attestation de compétences acquises (ACA) que reçoit le stagiaire en fin de formation n’est pas reconnue officiellement.

Enfin, après la sortie du parcours, le référentiel de labellisation des E2C prévoit un suivi du jeune pendant un an. Les modalités précises de ce suivi ne sont cependant pas clairement définies et celui-ci constitue « une pratique très hétérogène et encore insuffisamment travaillée par les écoles », constate la DARES. « Or, au regard des entretiens réalisés, il semblerait qu’il y ait un taux d’abandon significatif des jeunes dans les phases d’emploi ou de formation qualifiante qui suivent le parcours dans l’E2C. » Ce suivi apparaît donc « insuffisant au regard des difficultés d’intégration des jeunes dans leur nouveau milieu professionnel, que ce soit une entreprise ou un organisme de formation » et reste un des éléments « à consolider ». Notamment pour mesurer le devenir des jeunes à la sortie du dispositif.

Notes

(1) « L’école de la deuxième chance, la “grande école” des décrocheurs motivés » – DARES Analyses n° 68 – Septembre 2014 – Disponible sur sur travail-emploi.gouv.fr.

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