La crèche constitue le mode d’accueil le plus demandé par les parents d’enfants de moins de trois ans. Pour autant, seuls 16 % des enfants non encore scolarisés y étaient accueillis en 2011, faute de places suffisantes. Sur quels critères ? C’est ce qu’a cherché à savoir l’Institut national d’études démographiques (INED) à travers une analyse de l’enquête Famille et Logements de 2011(1).
Tout d’abord, contrairement à ce que l’on pourrait pressentir, les familles monoparentales ne sont pas favorisées. En effet, les enfants issus de familles monoparentales représentaient, en 2011, 9 % des effectifs d’enfants inscrits en crèche, soit « une part comparable à celle des enfants issus de familles monoparentales parmi les moins de quatre ans (9,7 %) », apprend-on dans l’étude. Par ailleurs, si l’âge et le niveau d’instruction des parents jouent peu sur la probabilité que l’enfant soit accueilli ou non en crèche, en revanche, « la situation d’emploi est plus déterminante », sachant que l’activité professionnelle est souvent une condition nécessaire pour prétendre à une place. « On constate aussi que les mères au chômage sont surreprésentées, laissant penser que ces situations de précarité professionnelle leur donnent un avantage lors de l’attribution de places », écrivent les auteurs. Cependant, « ce coup de pouce en faveur des travailleuses précaires ne se retrouve pas pour les pères dans les mêmes situations ».
Un autre élément, désigné comme le « facteur chance », entre en ligne de compte : « Les enfants nés en début d’année (de janvier à avril) ont toujours plus de chance d’être accueillis en crèche que ceux qui sont nés à l’automne (en octobre, novembre et décembre), ceci à âge égal. ». Autre critère: le rang dans la fratrie, « le troisième enfant [étant] plus fréquemment accueilli dans les structures collectives que le premier ou le deuxième, signe d’une volonté d’aider les mères de familles nombreuses à conserver leur activité professionnelle ».
Les auteurs signalent en conclusion qu’analyser le profil des enfants accueillis en crèche ne permet pas de distinguer ce qui relève de l’offre locale et des préférences des parents pour un mode de garde particulier : « Indépendamment des disparités régionales, très importantes, qui contraignent l’accès, ce sont les caractéristiques de la mère qui jouent, plus que celles du père, notamment en termes de diplôme et d’emploi ».
(1) Téléchargeable sur