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Les problèmes d’audition ne sont plus un frein à la scolarisation, selon une étude de la DREES

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Quelque 10 millions de personnes présentent des problèmes d’audition et un peu plus de cinq millions souffrent de limitations fonctionnelles auditives (LFA) « moyennes à totales », selon une étude quantitative que vient de publier la DREES (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) (1). Réalisée à partir des résultats de l’enquête « Handicap-santé » menée conjointement avec l’INSEE en 2008, elle vise à mieux connaître ce public, ses difficultés et les aides dont il bénéficie.

Premier enseignement, les limitations auditives concernent majoritairement des personnes âgées : 59 % des personnes atteintes ont plus de 60 ans et 29 % sont âgées de 75 ans et plus. De ce fait, les résidents des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) sont particulièrement concernés : ils sont 42 % à souffrir de problèmes auditifs, ce taux n’étant que de 18 % dans les établissements pour adultes handicapés.

A l’autre bout de l’échelle des âges, les limitations auditives influent-elles sur la scolarisation ? L’enquête évalue à 216 000 jeunes de 6 à 25 ans la population présentant ce handicap, dont 70 % sont scolarisés, soit un taux certes inférieur à celui de la moyenne de la population, mais supérieur de 8 % à ce qui était observé dix ans plus tôt. Et, selon l’étude, tous les jeunes sourds ou malentendants de moins de 12 ans sont scolarisés. Plus d’un quart (27 %) des 6-18 ans avec des problèmes auditifs suit l’enseignement d’une classe spécialisée (classe spéciale dans un établissement ordinaire ou classe dans un établissement spécialisé). Ce n’est qu’après 18 ans que les personnes ayant les limitations fonctionnelles auditives les plus fortes décrochent, au moment de l’intégration dans l’enseignement supérieur: seules 5 % d’entre elles poursuivent leurs études.

Sur le marché du travail, la différence entre les personnes atteintes de troubles auditifs et les autres se révèle assez faible : leur taux d’activité est de 77,5 % (contre 81,6 % de la population générale). Le taux d’emploi ne baisse réellement que quand la limitation fonctionnelle auditive est très grave ou totale. Dans tous les cas, le taux de chômage n’est pas plus élevé en cas de limitation auditive. Quant aux salaires mensuels déclarés, ceux des personnes souffrant de LFA graves à totales ne se différencient pas non plus de la moyenne.

Les limitations fonctionnelles auditives n’entravent pas non plus fortement la vie affective. Le pourcentage de personnes en couple est légèrement inférieur en cas de LFA à celui de l’ensemble de la population vivant à domicile (63 % contre 66 %), mais il s’agit principalement de la conséquence de la structure démographique de cette population, arrivée à un âge où une grande partie a perdu son conjoint.

Plus d’un quart (27 %) des personnes âgées de 20 ans et plus et vivant à domicile avec une déficience auditive recourent aux aides humaines pour les tâches ménagères, les courses et les démarches administratives notamment, et, plus rarement, pour prendre les transports (8 %), préparer leurs repas (8 %) ou faire leur toilette (7 %). Très peu de ces aides sont liées au handicap auditif, le recours aux aidants, professionnels ou non, étant principalement la conséquence d’autres problèmes de santé et, là aussi, souvent liés à l’âge.

Interrogées sur les causes de leur problème auditif, 13 % des personnes ont évoqué une maladie spécifique, 9 % un accident, 25 % une autre cause comme le bruit au travail. Pour les autres, il s’agit estiment-elles, de causes « naturelles » dues à l’avance en âge. La probabilité d’avoir une LFA est plus importante pour les personnes qui ont par ailleurs d’autres problèmes de santé. 90 % des personnes ayant des problèmes de surdité déclarent au moins une déficience autre qu’auditive (contre 63 % dans l’ensemble de la population). Une partie de ces déficiences est, là aussi, liée à l’âge de cette population. Mais les moins de 20 ans sont également concernés, et notamment par des déficiences psychiques, intellectuelles ou cognitives. 6 % des personnes ont à la fois des troubles de langage et des problèmes auditifs. Sur les 5 millions de personnes souffrant de LFA, 110 000 sont en plus malvoyantes et 6 000 personnes sont totalement aveugles.

Notes

(1) « Etude quantitative sur le handicap auditif à partir de l’enquête “Handicap-santé” » – Document de travail, série Etudes et recherches n° 131 – Août 2014 – Disponible sur www.drees.sante.gouv.fr.

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