Au sein d’un groupe de futurs diplômés du Caferuis (certificat d’aptitude aux fonctions d’encadrement et de responsable d’unité d’intervention sociale), de diplômés et de chefs de service en poste, nous partagions avec Philippe Hirlet, responsable du Caferuis à l’Institut régional de travail social (IRTS) de Lorraine, l’idée que les cadres intermédiaires du travail social avaient besoin de leur association, comme toutes les autres professions. Chefs de service, cadres socio-éducatifs, cadres de direction… Ils n’ont même pas d’intitulé commun pour leur métier !
Le diplôme n’a que dix ans, mais il est temps de faire quelque chose pour assurer sa visibilité et sa reconnaissance, participer à son évolution et assurer la défense des professionnels qui se sentent souvent isolés. Hormis le statut de cadre qu’il confère, le Caferuis pâtit d’un manque d’informations sur la diversité des compétences qu’il recouvre (2).
Depuis le décret de 2007 sur la qualification des directeurs, les chefs de service peuvent diriger un établissement de 50 salariés. Du fait des transformations de l’environnement de l’action sociale – dont les rapprochements et fusions d’associations –, ils sont amenés à prendre de plus en plus de responsabilités déléguées par les directeurs, tout en conservant leur expertise auprès des usagers. Il est nécessaire de contrôler cette mutation, d’accompagner les cadres intermédiaires dans le développement de projets, de leur permettre d’évoluer progressivement vers une fonction de directeur, sans pour autant les surcharger et leur demander tout et n’importe quoi.
Alors que les contenus sont aujourd’hui adaptés sur décision des responsables de formation, il faudrait que les référentiels insistent davantage sur la création et le développement de projets stratégiques, le droit du travail, le marketing social, l’évolution et l’hybridation des sources de financement, européennes notamment. Les enseignements sur le management devraient être complétés en intégrant la relation entre le chef de service et le directeur, pour mieux reconnaître le rôle d’interface du cadre intermédiaire.
Les statuts de la fédération, dont fait partie l’association créée simultanément en Lorraine, qui compte déjà 56 adhérents, ont été déposés en juin dernier.
Dès septembre, nous allons organiser des rencontres dans les IRTS afin de créer d’autres associations régionales adhérentes de la fédération. L’objectif est d’organiser une journée nationale en juin prochain, en présence de facultés espagnoles, italiennes et québécoises auprès desquelles nous voulons promouvoir le Caferuis, avec la volonté d’« exporter » le diplôme. Entre-temps, nous allons participer à la biennale de l’Unaforis (Union nationale des associations de formation et de recherche en intervention sociale) et allons demander aux responsables de formation de pouvoir nous rapprocher des stagiaires en fin de formation pour évaluer leur parcours. Nous allons créer un site Web qui présentera, notamment, une veille sur l’emploi des titulaires du diplôme. Nous souhaitons aussi créer un système de soutien financier aux étudiants ayant des difficultés pour payer leur formation. Des rencontres avec des titulaires devenus directeurs devraient aussi nous permettre de réunir des arguments en faveur du reclassement du diplôme du niveau II au niveau I.
Les interventions publiques et auprès du ministère des Affaires sociales font en effet partie des missions de la fédération. Sur le fond, si nous défendons le niveau I pour le Caferuis, il apparaît judicieux que les titres menant aux fonctions de directeur, d’ingénieur du social et de chef de service restent distincts (3)…
(1) Contact :
(2) Voir le « Décryptage » sur la fonction de chef de service dans les ASH n° 2776 du 28-09-12, p. 28.
(3) Dans le cadre du projet de refonte des diplômes du travail social, la commission professionnelle consultative du travail social et de l’intervention social préconise une fusion du Cafdes, du DEIS et du Caferuis.