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Dans les DOM, près d’une famille sur deux vit des prestations versées par les CAF

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En 2013, plus de quatre allocataires sur dix dans les départements d’outre-mer (DOM) – hors Mayotte – avaient pour seuls revenus les prestations versées par les caisses d’allocations familiales (CAF), indique la caisse nationale des allocations familiales (CNAF) dans une étude comparative de l’évolution des prestations familiales entre les DOM et la métropole de 2003 à 2013 (1), date à laquelle les CAF ont servi des prestations à plus de 491 000 allocataires ultramarins.

Pas moins de 46 % des foyers allocataires dépendaient ainsi complètement des prestations versées par les CAF pour vivre (contre 19 % en métropole), une situation qui concernait même plus d’un ménage sur deux (53 %) en Guyane, précise la CNAF.

Près des deux tiers de la population vivant dans les DOM étaient couverts, l’an dernier, par au moins une prestation versée par une CAF (contre 47 % en métropole), poursuit la caisse, en soulignant cependant de fortes disparités territoriales puisque, « si cette proportion peut atteindre 74 % à La Réunion, elle ne représente que 55 % en Martinique ».

Sur la décennie 2003-2013, le nombre de foyers allocataires a globalement progressé (de 16,4 %) – avec là aussi un grand écart entre la Guyane (+ 39,1 %) et la Martinique (+ 3,5 %), relève encore l’étude.

Par ailleurs, plus du tiers (38 %) des foyers allocataires l’an dernier dans les DOM n’avaient perçu aucun revenu en 2011 (année prise en compte pour le calcul des prestations 2013), le revenu médian annuel de l’ensemble des ménages prestataires se situant à 3 639 €, alors que, en métropole, il atteignait 12 380 €. Là aussi, la différence de niveau est flagrante entre les départements : 625 € en Guyane, contre 4 380 € à La Réunion. Mais, « pour l’ensemble des DOM, ce revenu a diminué de 33 % en 10 ans en euros constants (- 9 % en métropole) », relève la CNAF, selon laquelle « ce phénomène est certainement lié à la conjoncture économique, amplifiée en Guyane par les déformations structurelles de la population liées aux flux migratoires ».

A noter, plus généralement, que si le système de prestations familiales et sociales présente encore certaines spécificités dans les départements d’outre-mer par rapport à la métropole, « la législation a sensiblement convergé au cours de ces dernières années », ce qui explique d’ailleurs l’évolution de certaines prestations. C’est le cas en particulier des allocations de solidarité et d’insertion (minima sociaux), avec la loi d’orientation pour l’outre-mer de décembre 2000 qui a progressivement aligné les montants du revenu minimum d’insertion et de l’allocation de parent isolé, avant que ces derniers ne soient remplacés par le revenu de solidarité active (RSA) en 2011, ce qui a amorcé une hausse sensible du nombre de bénéficiaires de cette prestation, renforcée par la crise économique et la dégradation du marché du travail.

Les évolutions les plus distinctes entre DOM et métropole concernent, enfin, les prestations relatives à la petite enfance et les aides au logement, à mettre en lien, dans le premier cas, avec le contexte démographique des départements visés – qui ont enregistré une baisse du nombre d’enfants de moins de 20 ans alors qu’il augmentait en métropole. La CNAF n’avance pas d’explication, en revanche, à la « forte progression » constatée pour les aides au logement mais note « une très grande hétérogénéité selon les départements ».

Notes

(1) L’e-ssentiel n° 148 – Juillet 2014 – Disponible sur www.caf.fr.

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